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Permis de conduire : L’examen dès 17 ans au 1er janvier, « c’est trop jeune ! »… Qu’en pensent nos lecteurs ?

 À partir du 1er janvier 2024, il sera possible de passer le permis de conduire dès 17 ans. Une mesure qui tend à inquiéter nos lecteurs et nos lectrices

Un coup de jeune sur les routes de France. Dans quelques jours à peine, à partir du 1er janvier 2024, il sera désormais possible de passer son permis de conduire dès l’âge de 17 ans. C’est ce qu’avait annoncé la Première ministre, Élisabeth Borne, le 20 juin dans une interview accordée à Brut.

Jusqu’à présent, les mineurs pouvaient faire de la conduite accompagnée, mais il était impossible de passer le permis avant d’avoir 18 ans. Plusieurs associations craignent une hausse des accidents et des conduites à risque sur la route. Et nous, on a demandé à nos lecteurs et lectrices ce qu’ils en pensaient.

« 17 ans, c’est beaucoup trop jeune ! »

La majorité des témoignages recueillis se demandent si à 17 ans, on possède bien tous les réflexes pour prendre le volant seul. Et ce alors que selon l’Observatoire national interministériel de Sécurité routière (ONISR), un conducteur novice (moins de trois ans de permis, ou deux s’il a fait la conduite accompagnée) a quatre fois plus de risques d’être impliqué dans un accident mortel.

Jean-Claude nous donne son point de vue. « À 17 ans, on n’a pas toujours les réflexes de la sécurité et de la vigilance. Le permis à cet âge-là va simplement entraîner une hausse d’accidents, et des problèmes de circulation énorme », prédit-il. Même son de cloche pour Isabelle : « C’est l’angoisse, 17 ans, c’est beaucoup trop jeune… ».

Quoi de mieux qu’un jeune concerné pour trancher ? « Je pense qu’à notre âge, on n’est pas encore capable de prendre des bonnes décisions de conduite… » , déclare Jules. Il poursuit : « Mon père m’a toujours dit qu’un bon conducteur est celui qui anticipe les erreurs des autres. À 17 ans, je ne suis pas sûr d’avoir le recul pour y arriver », confie le jeune homme sans honte.

« J’espère que l’État réfléchit bien aux conséquences… »

Le gouvernement espère que cet abaissement de l’âge légal permettra aux jeunes d’accéder plus tôt à l’autonomie, notamment pour ceux qui habitent dans des zones enclavées. Pourtant, certains ne voient toujours pas cette réforme d’un bon œil. « Mettre trop de puissance entre les mains des jeunes conducteurs est contre-productif », s’alarme Bruno, qui travaille dans la Sécurité routière depuis vingt ans.

« J’ai eu mon permis en 1996, à 18 ans, et il m’a fallu beaucoup d’années pour réellement trouver mes marques. La conduite en ville peut-être adaptée, oui, mais sur l’autoroute, c’est trop dangereux », raconte Bisma, « Pourquoi ne pas développer davantage les transports en commun par exemple ? », se questionne cette mère.

Annie, elle, en appelle à la responsabilité de l’État. « Le gouvernement ne réfléchit pas aux conséquences. J’espère que les sanctions seront les mêmes que pour les adultes », avance-t-elle. Quant à Éric, il se questionne sur les origines de cette mesure. « Finalement, n’est-ce pas un moyen d’augmenter le nombre des infractions, donc des revenus de l’État ? Car on le sait, la population jeune est plus susceptible de commettre des infractions routières », expose-t-il, un brin soupçonneux.

« Pourquoi pas… »

S’ils sont donc nombreux à être réfractaires, d’autres y voient un progrès. Comme Kevin. « C’est un avantage indéniable pour l’accès au travail et à l’autonomie, surtout pour les jeunes qui vivent dans des milieux ruraux. Ou même s’ils ont envie de sortir, seul, en famille, entre amis, ou en couple. »

André, 71 ans, d’une autre génération, salue également l’initiative. « À 17 ans, on peut conduire seul. Les jeunes d’aujourd’hui sont plus matures qu’autrefois. J’y suis très favorable ! », clame-t-il. « Finalement, pourquoi pas ?… », concède Eléonore.

« Mon fils a 16 ans et je l’accompagne en conduite accompagnée. Fort de notre expérience, j’aurai confiance à lui laisser le volant seul à 17 ans », révèle Adeline. Mais la maman doute des 20 heures obligatoires de leçons avec l’auto-école avant de tenter le permis. « Trop fragile », selon elle.

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