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Disparition du petit Emile : Une « mise en situation » prévue jeudi au Haut-Vernet

ENQUÊTE•Planifiée depuis longtemps, cette opération réunira des « personnes qui étaient là au moment des faits »

Huit mois après la mystérieuse disparition du petit Emile, à deux ans et demi, dans le hameau du Haut-Vernet (Alpes-de-Haute-Provence), une « mise en situation », sorte de reconstitution des faits, aura lieu jeudi 28 mars, a-t-on appris jeudi de sources proches du dossier.

Planifiée « depuis longtemps », cette opération réunira des « personnes qui étaient là au moment des faits » l’été dernier, dans ce hameau de 25 habitants situé à 1.200 mètres d’altitude, sur les flancs du massif des Trois-Evêchés, selon une première source qui a recueilli l’anonymat.

Celle-ci doit « durer une bonne partie de la journée », a affirmé à l’AFP Isabelle Colombani, l’avocate du grand-père d’Emile, qui avait la garde du garçon le jour de sa disparition. « Toute la famille » de l’enfant et « une grande partie du village » y participeront, a-t-elle précisé.

Le but de cette mise en situation sera de déceler d’éventuelles incohérences dans les témoignages recueillis jusqu’ici et permettre à l’enquête, aux pistes multiples, d’avancer.

Récits contradictoires

Emile avait été aperçu pour la dernière fois le 8 juillet vers 17h15, dans l’unique rue du hameau, par deux voisins aux récits contradictoires, alors qu’il venait d’arriver pour les vacances d’été dans la résidence secondaire de ses grands-parents maternels.

D’abord ouverte pour disparition inquiétante, à Digne-les-Bains, l’enquête avait rapidement été confiée à deux juges d’instruction d’Aix-en-Provence puis requalifiée en motifs criminels pour « enlèvement » et « séquestration ».

Accident, chute, enlèvement ? Aucune piste n’a été mise de côté, même si celle de la chute mortelle s’est étiolée suite aux multiples battues organisées dans les environs du hameau, lors desquelles aucun corps n’a été retrouvé.

Quant à la piste du grand-père maternel d’Emile, dont le nom était apparu dans une enquête sur des violences et agressions sexuelles présumées au début des années 1990 au sein d’un établissement scolaire privé religieux dans le Pas-de-Calais, elle a toujours été étudiée, « au même niveau » que les autres, a précisé à l’AFP cette même source proche du dossier.

L’espoir de la famille

Comme l’a révélé le Canard Enchaîné mercredi, le grand-père avait été placé sous le statut de témoin assisté dans le cadre de cette enquête autour de faits qui se seraient déroulés au début des années 1990 au sein de la communauté religieuse de la Sainte-Croix de Riaumont à Liévin.

Les gendarmes qui enquêtent sur la disparition d’Emile « le savent depuis le départ », a affirmé Colombani, selon qui la divulgation de cette information constitue « une violation grave de la présomption d’innocence ».

Très pieux, Philippe V. était entré à Riaumont en tant que chef scout avant de devenir « frère Philippe ». De 1991 à 1994 il avait été chargé de faire régner la discipline au sein de cet établissement catholique, qui a ensuite fait l’objet d’une fermeture administrative à la fin des années 2010.

Au total, 11 personnes avaient été mises en examen dans le cadre des quatre informations judiciaires ouvertes autour de cet établissement, notamment pour « viols », « agressions sexuelles » et « maltraitance ».

Pour la famille d’Emile, « leur espoir c’est que le petit soit toujours en vie, même si cet espoir s’amenuise de jour en jour », a précisé Colombani.

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