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Derniers mots de Gisèle Pélicot, “mobile” de Dominique Pélicot, tensions avec Caroline Darian… Journée éprouvante au procès des viols de Mazan

Mardi 19 novembre 2024 marquait la dernière journée d’auditions dans le cadre du procès des viols de Mazan, avant le début des plaidoiries. Gisèle Pélicot s’est exprimée, de même que son ex-mari et principal accusé, Dominique Pélicot.

C’était sa dernière occasion de s’exprimer à la barre, dans ce procès qui a fait d’elle une icône de la lutte contre les violences sexuelles et la soumission chimique dans le monde entier. Ce mardi 19 novembre 2024, Gisèle Pélicot a de nouveau pris la parole devant la cour criminelle départementale du Vaucluse, où 51 hommes sont jugés pour l’avoir violée dans un état d’inconscience, provoqué par les médicaments que lui administrait son mari, Dominique Pélicot, à son insu. Pour moi, c’est le procès de la lâcheté. Il est grand temps que la société machiste et patriarcale, qui banalise le viol, change. Il est temps qu’on change le regard sur le viol”, a martelé la septuagénaire au tribunal d’Avignon, où des centaines d’anonymes et de journalistes suivent chaque jour le déroulement du procès. “J’ai vu défiler à la barre des individus qui nient le viol”, a-t-elle poursuivi, en référence à la défense de l’écrasante majorité des accusés, qui affirment n’avoir pas eu “l’intention” d’abuser d’elle.

“On se souviendra de madame Pélicot, beaucoup moins de monsieur Pélicot”

“J’ai beaucoup de mal face à cette banalité. J’ai envie de dire à ces hommes : à quel moment quand vous pénétrez dans cette chambre, madame Pélicot vous a donné le consentement ? A quel moment, face à ce corps inerte, vous prenez conscience ? A quel moment vous n’allez pas le dénoncer à la police ?”, a ajouté Gisèle Pélicot, selon les propos rapportés par nos confrères du Monde ou encore de France Info. Elle a également tenu à rappeler – contrairement à ce qu’ont pu sous-entendre certains avocats de la défense, qui estiment qu’elle est encore sous “l’emprise” de Dominique Pélicot – qu’elle n’excuse aucunement les actes de son désormais ex-mari. “On pense que je pardonne à monsieur Pélicot. Je n’ai rien pardonné”, a ajouté la septuagénaire. Malgré cela, et bien qu’elle déplore aujourd’hui d’être “connue dans le monde entier, indépendamment de [sa] volonté”, la plaignante tient pourtant à garder le nom de famille qu’elle tient de Dominique Pélicot : “On se souviendra de madame Pélicot, beaucoup moins de monsieur Pélicot. Je veux que mes petits-enfants n’aient pas honte de porter ce nom. On se souviendra de la mamie, de Gisèle Pélicot.

“Tu mourras dans le mensonge et seul, Dominique Pélicot !”

À l’issue de cet entretien, Dominique Pélicot a eu à son tour l’opportunité de s’exprimer une dernière fois, avant que ne débutent les plaidoiries dès le lendemain. Le principal accusé du procès des viols de Mazan s’est d’abord adressé à ses trois enfants, qu’il n’avait pas revus depuis son incarcération quatre ans plus tôt. Il dit ainsi avoir “mesuré les dégâts d’anéantissement” qu’il a provoqué dans leur famille, et dit “regretter amèrement ses actes”, tout en rappelant une fois de plus qu’il n’a “jamais touché [ses] enfants ni [ses] petits-enfants”, ce qui reste une des grandes interrogations de cette affaire. Cela donnant lieu à une nouvelle confrontation avec sa fille Caroline Darian, persuadée d’avoir été droguée et abusée elle aussi : “Tu mens ! Tu ne dis pas la moitié de la vérité, même concernant ton ex-femme ! Tu mourras dans le mensonge et seul Dominique Pélicot !, a-t-elle hurlé à l’autre bout de la salle d’audience.

Concernant celle qu’il appelle toujours sa femme, Dominique Pélicot l’a décrite comme “forte” et “bienfaisante”, allant même jusqu’à lui prêter une qualité divine. “J’ai eu deux dieux dans ma vie : ma mère pendant 18 ans et quelqu’un d’autre, pendant presque 50 ans. C’est pour ça que je parlais de ‘sainte’”, a-t-il déclaré, se référant au témoignage de son fils, la veille. Puis, après avoir tenté d’expliquer ses actes par les violences sexuelles qu’il dit avoir lui-même subies pendant l’enfance, Dominique Pélicot a conclu en dévoilant son “mobile” : “Si j’en suis arrivé à faire ce que j’ai fait, avec des personnes qui ont volontairement accepté ce que je proposais, je dois avouer que soumettre une femme insoumise était mon fantasme, par pur égoïsme.”

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