Actualités

«Il s’appelle Benoît Jacquot» : Judith Godrèche met un nom sur le «sentiment d’impunité»

L’actrice, qui n’avait jamais désigné nommément le cinéaste avec qui elle avait eu une relation alors qu’elle avait 14 ans et lui 40, s’est exprimée ouvertement sur Instagram, alors que refont surface des archives de 2011 dans lesquelles il vante une « transgression ».

«La petite fille en moi ne peut plus taire ce nom. Il s’appelle Benoît Jacquot.» Judith Godrèche s’est exprimée ce week-end sur son compte Instagram, passé en public pour l’occasion samedi 6 janvier. Le portrait de l’actrice paru dans Elle il y a un mois, le 8 décembre, ne faisait certes pas mystère du nom du cinéaste avec lequel l’actrice avait entamé une relation à 14 ans au cours des années 80, alors que lui était âgé de 40, au su et vu de tout un milieu. Au magazine féminin, elle déclarait : «C’est parce que j’ai une fille adolescente que je parviens à réaliser ce qui m’est arrivé, à me dire que j’ai navigué seule dans un monde sans règles ni lois.» Mais la comédienne n’identifiait jamais nommément l’homme en question dans l’interview, et s’était tenue à cette même réserve au long de la promotion de sa série «Icon of French Cinema» sur Arte. Un exercice d’autofiction satirique, narrant la carrière d’une actrice à bout de souffle, signé, réalisé et interprété par elle. «J’utilise cette forme artistique pour défaire. Faire. Transmettre. Et je ne voulais pas qu’elle passe à la trappe. J’avais peur même que le sujet disparaisse derrière un nom», écrit-elle aujourd’hui sur Instagram, pour expliciter son souhait de «ne cite[r] personne» jusqu’alors.

Les choses ont changé depuis que ressurgissent des images de Benoît Jacquot, tirées du documentaire les Ruses du désir : l’interdit réalisé par Gérard Miller en 2011. Dans cette archive récente, le cinéaste revient notamment sur sa relation avec Judith Godrèche alors qu’elle était encore mineure. «Oui, c’était une transgression. Ne serait-ce qu’au regard de la loi telle qu’elle se dit, on n’a pas le droit en principe, je crois. Une fille comme elle, comme cette Judith, qui avait en effet 15 ans [14 selon elle, ndlr], et moi 40, je n’avais pas le droit. Mais ça, elle en avait rien à foutre, et même elle, ça l’excitait beaucoup je dirais.» Se disant conscient de faire des envieux, celui qui donnait à l’adolescente son premier grand rôle avec le film les Mendiants en 1986 ajoute : «D’une certaine façon, faire du cinéma est une sorte de couverture […] pour des mœurs de ce type-là.»

Expliquant qu’«elle ne se serait probablement jamais exprimée de manière aussi personnelle sur ces réseaux si ce documentaire n’était tombé sous [s]es yeux», Judith Godrèche a dénoncé la «perversion» et le «sentiment d’impunité» dont témoignent ces propos. Du documentaire dont est tiré l’extrait, en accès libre sur Youtube, on trouve la description suivante : «Le psychanalystes et chroniqueur Gérard Miller recueille les témoignages de personnalités et d’anonymes qui ont transgressé leurs principes pour vivre leur amour.» Les démonstrations de soutien envers l’actrice affluent depuis la prise de parole, celle-ci ayant aussi écrit sa peur de ne plus travailler et de regretter ce moment de «fougue» : «Beaucoup de gens me tourneront le dos.»

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *