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À quelle fréquence réaliser une mammographie après 60 ans ?

La mammographie est un examen capital pour le dépistage du cancer du sein. A partir de 50 ans, les femmes doivent en passer régulièrement. Les explications du Dr Cécile Pénager, gynécologue obstétricienne.

La mammographie est une radiographie des seins dont l’objectif est de détecter d’éventuelles lésions pouvant être le signe d’un cancer du sein. « Le sein est positionné entre deux plaques de radiologie afin de réaliser les clichés », explique le Dr Pénager. La mammographie est toujours bilatérale. « On fait les deux seins et on réalise deux clichés par sein pour avoir deux incidences, c’est à deux dire deux angles différents pour bien visualiser une éventuelle anomalie », ajoute-t-elle. L’examen peut avoir lieu dans un centre de radiologie en ville ou au sein du service de radiologie d’une clinique ou d’un hôpital. « Dans le cadre du dépistage organisé, il y a une double lecture des clichés, par deux radiologues, puis la rédaction d’un compte-rendu. Si l’examen révèle une anomalie, le médecin pourra demander d’autres examens : échographie ou biopsie par exemple », détaille la gynécologue.

Dépistage du cancer du sein : une mammographie tous les 2 ans de 50 à 75 ans

En France, le dépistage du cancer du sein est organisé. A partir de l’âge de 50 ans, les femmes reçoivent une invitation de l’Assurance Maladie pour réaliser une mammographie tous les deux ans. L’examen est pris en charge à 100 %. Mais la mammographie peut également être prescrite par le médecin après la découverte d’une anomalie lors de l’examen (grosseur, écoulement, etc.) ou par exemple lorsqu’une surveillance est nécessaire suite à un cancer du sein.

Lorsque les femmes ont un suivi gynécologique régulier, bien souvent c’est leur gynécologue qui leur prescrit l’examen. La surveillance peut commencer plus tôt et être plus régulière, avec un suivi annuel, par exemple chez les femmes qui ont un antécédent familial de cancer du sein au premier degré (mère ou soeur) », explique la gynécologue.

Dans la population générale, à partir de 50 ans, on doit donc normalement réaliser une mammographie tous les deux ans. C’est le gynécologue qui jugera de la nécessité d’un suivi plus rapproché que celui proposé par l’Assurance maladie. « Les patientes qui ont une mutation génétique ont un suivi renforcé. Les femmes avec un antécédent de cancer gynécologique, par exemple de cancer de l’ovaire avec une mutation, également. Mais c’est vraiment au cas par cas », explique la spécialiste.

Une surveillance qui demeure jusqu’à l’âge de 75 ans. « On estime qu’à cet âge, le temps qu’un cancer se développe, les patientes seront âgées car il s’agit d’un cancer d’évolution plus lente. Le problème ne sera alors plus le cancer du sein. C’est une logique de santé publique. Mais en pratique, et alors que les femmes sont en bonne santé de plus en plus tard, les gynécologues vont généralement poursuivre le suivi quelques années de plus », détaille le Dr Pénager.

La mammographie : et après ?

Si la mammographie ne révèle rien de particulier, la femme recevra une invitation à en réaliser une nouvelle deux ans plus tard. Cela ne la dispense pas bien entendu de réaliser des autopalpations régulières de ses seins au cours de cette période. « Si des lésions sont visibles à la mammographie, le médecin peut décider de recontrôler dans 6 mois. Si l’image, une biopsie peut être nécessaire pour confirmer le caractère suspect ou pas », détaille la gynécologue.

Une mammographie avant 50 ans, c’est possible

« Le cancer du sein touche essentiellement les femmes en post-ménopause mais il peut aussi toucher les femmes jeunes. De manière générale, les gynécologues ont donc tendance à prescrire une première mammographie entre 40 et 45 ans, choisissant alors de ne pas attendre le dépistage », rappelle le Dr Pénager. Lorsque les femmes commencent le suivi avant 50 ans, on peut y associer une échographie. « Avant cet âge, les seins peuvent être très denses, la mammographie peut avoir du mal à voir les lésions. Après 50 ans, le sein se transforme de plus en plus en graisse, on voit donc mieux », explique le Dr Pénager.

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