Bien que les chats soient historiquement des animaux sauvages, les races occidentalisées du 21e siècle sont-elles faites pour vivre dehors en hiver ? Si oui, à quelle conditions ? Femme Actuelle fait le point sur ce sujet à ne pas prendre à la légère avec un vétérinaire.
Plus d’1 Français sur 2 possède un animal de compagnie (sondage Ifop 2020). Pour 1/3 d’entre eux, il s’agit d’un chat. Bien que les maîtres apprécient généralement leur pelage soyeux, leurs doux coussinets, leur ronronnement… Ils sont également très indépendants et ont besoin de sortir. Mais sont-ils fait pour dormir dehors en hiver ? Pour le savoir, Femme Actuelle a interrogé Thierry Bedossa, Docteur vétérinaire, comportementaliste praticien et président-fondateur de l’association AVA – Agir pour la Vie Animale.
Quelle température peut supporter un chat ?
Pour déterminer la température minimale (ou maximale) que peut supporter un chat, cela dépend tout d’abord de ses caractéristiques et donc de sa race. Il est communément admis par les vétérinaires qu’un chat s’adapte facilement aux températures extérieures comprises entre 10 et 20° C et qu’en-dessous de 5° C, il bascule dans un état de réelle difficulté et souffrance.
Quel type de chat peut supporter de dormir dehors l’hiver ?
À la question de savoir si un chat peut dormir dehors en hiver, plus que sur la température, le Docteur Thierry Bedossa suggère d’abord aux propriétaires de se questionner sur les facteurs de vulnérabilité de l’animal. « L’automne 2023 a été extrêmement pluvieux. Or, le froid couplé à l’humidité rend les animaux extrêmement vulnérables. » Cette vulnérabilité, selon lui, il est capitale de l’identifier. Elle dépend de plusieurs facteurs : la race de l’animal, son âge, ses antécédents médicaux et ses habitudes. « Il y a différents stades de vulnérabilité dans la vie d’un chien ou d’un chat. » Voici les caractéristiques qui les rendent particulièrement fragiles : pour les bébés « chatons et chiots, moins le poids est élevé, plus l’individu est vulnérable. Quand l’animal est adulte, les chats qui ont un très faible poids (1, 2, 3 kg) sont extrêmement vulnérables face au froid mais vraiment extrêmement. Pour les individus âgés, les facteurs de risque aggravants sont les comorbidités et les maladies chroniques.«
En-dehors de ces cas de figure, pour le comportementaliste praticien, c’est une question de bon sens. Un chat qui a l’habitude de vivre en intérieur va difficilement supporter une nuit dehors contrairement au chat qui y dort toute l’année. Si le propriétaire a un doute, le Docteur conseille au maître de faire confiance à son animal. « À partir du moment où on laisse l’usage libre d’une chatière, le chat rentre et sorte à sa convenance. Cela s’observe dans ses habitudes. En général, un individu ne va jamais se mettre en danger. S’il a froid, il rentrera. » Et, si, malgré ces précisions, vous vous demandez que faire sans chatière, Thierry Bedossa clarifie : « Mieux vaut le rentrer, incontestablement.«
Pour les chats ayant l’habitude de séjourner totalement dehors, le Docteur préconise : « On peut les laisser dormir dehors. » La présence d’un abri est un gros plus. « Il faut quand même les surveiller et notamment s’assurer qu’ils ne perdent pas de poids« .
Les signes qui doivent alerter
Peu importe la raison pour laquelle le chat dort dehors, le propriétaire a la responsabilité de le surveiller. Selon le Docteur, l’observation est une excellente manière de savoir comment il se porte. « L’expérience permet d’identifier les vulnérabilités de nos animaux« , pense-t-il.
Débutant ou nouveau maître ? Voici 3 pratiques de base :
- Renseignez-vous sur la race de votre animal et ses caractéristiques
- Observez son comportement habituel pour pouvoir vous adapter à ses besoins. Un chat au comportement inhabituel, qui miaule, insiste pour rester à l’intérieur, se cache dans des couettes ou tremble a probablement froid
- Des signes d’engelures sur les pattes et les oreilles sont à prendre au sérieux : une prise de rendez-vous chez le vétérinaire est nécessaire
Le risque ? « Si c’est un accident, que l’animal se retrouve dehors une nuit et qu’il fait 0° C, il ne devrait pas en mourir mais tout dépend de son statut de vulnérabilité : s’il a une insuffisance rénale et qu’il est sans accès à l’eau, il peut vite se déshydrater. L’âge et les multiples facteurs de risques peuvent également être fatal… Encore une fois, tout dépend de ses antécédents« , conclut Thierry Bedossa.