Européennes 2024 : Triomphe du RN, dissolution de Macron, Glucksmann prend le lead à gauche… Ce qu’il faut retenir
ON FAIT LE BILAN•Dans la foulée du scrutin européen, Emmanuel Macron a annoncé une dissolution de l’Assemblée nationale
Un triomphe pour le Rassemblement national et une déroute pour le camp présidentiel. Le scrutin européen a été marqué ce dimanche en France par le score historique de Jordan Bardella (32,3 %) et la percée à gauche de Raphaël Glucksmann (14,2 %) pour le Parti socialiste. Dans la foulée des résultats, Emmanuel Macron a annoncé une dissolution de l’Assemblée nationale. Quels sont les enseignements de ce scrutin pour les principaux partis en lice ? On fait le point.
Le Rassemblement national réussit son pari
En obtenant plus de 32 % des voix – le meilleur score du parti lors du premier tour d’une élection nationale – Jordan Bardella a bien été le rouleau compresseur prédit par les sondages pendant des mois. Le candidat du Rassemblement national a écrasé la concurrence, ne laissant que des miettes à la droite et au grand rival à l’extrême droite Reconquête.
Surtout, il inflige une cinglante défaite à Emmanuel Macron, « un président affaibli », auquel l’eurodéputé a demandé une dissolution de l’Assemblée nationale. Une piste finalement choisie par le chef de l’Etat dans la foulée.
Valérie Hayer éclipsée par Emmanuel Macron
Une fois encore, on lui a volé la vedette dans cette campagne. Sèchement battue par Jordan Bardella (à 15,2 %, soit plus de 17 points du RN), la tête de liste du camp présidentiel a été éclipsée par l’annonce du chef de l’Etat. Vers 21 heures, Emmanuel Macron a surpris tout le monde en annonçant la dissolution de l’Assemblée nationale. Une manière de répondre à la crise politique née de la déroute de son camp.
Raphaël Glucksmann prend la tête de la gauche
Raphaël Glucksmann n’a pas réussi à devancer Valérie Hayer dans la dernière ligne droite. Qu’importe, l’enjeu était peut-être ailleurs pour la tête de liste du Parti socialiste-Place publique. En prenant la troisième place du scrutin (14,2 %), l’eurodéputé sortant prend le leadership de la gauche, loin devant les insoumis menés par Manon Aubry (8,6 %). Cette avance pourrait bien avoir son importance dans les prochains jours, alors que les tractations pour les législatives à venir s’annoncent déjà tendues.
Les Républicains font du surplace
« Après tant d’épreuves traversées, nous retrouvons un élan ». François-Xavier Bellamy a salué « le début d’un long chemin pour relever la droite ». En obtenant plus de 7 % des voix, le candidat Les Républicains efface le cauchemar de la dernière présidentielle, où la droite avait sombré sous les 5 %. Il remporte aussi le match dans le match face au rival zemmouriste, qui tente depuis deux ans de lui piquer son électorat. Mais si Les Républicains auront bien une poignée d’eurodéputés lors de la future mandature, ils font moins bien que lors du précédent scrutin européen (8,48 %).
Quelle stratégie auront-ils lors des futures législatives ? « Je suis dans l’opposition. Nous allons plus que jamais garder une ligne d’indépendance totale », a déjà prévenu Eric Ciotti, le président LR.
Soulagement chez Reconquête et EELV
Depuis plusieurs semaines, le parti d’Eric Zemmour était engagé dans une campagne pour sa survie. En passant d’un cheveu la barre fatidique des 5 %, il sauve les meubles et envoie une poignée d’élus au Parlement européen. Marion Maréchal, tête de liste Reconquête, réussit donc le pari d’exister en dehors du RN. Et ce, malgré les nombreuses tensions internes ayant émaillé la campagne.
Même soulagement chez les écologistes, qui s’évitent une claque historique. Marie Toussaint a pourtant déploré dimanche une « défaite sèche, amère » pour une « écologie en berne ». Sa liste fait beaucoup moins que celle menée par Yannick Jadot en 2019 (13,48 %). Mais les écolos peuvent pousser un ouf de soulagement : avec 5 %, ils auront une poignée d’élus dans le nouveau Parlement à Strasbourg.