Vous êtes de la merde !” : Malmenée, Manon Aubry implose après une manifestation
En France, l’eurodéputée LFI Manon Aubry sait parfaitement que ses prises de position ne font pas toujours l’unanimité. Figure engagée de la gauche radicale, la politicienne assume pleinement ses convictions et refuse catégoriquement de se laisser intimider. Une détermination qui lui a valu de vives attaques lors d’une manifestation particulièrement tendue.
Ces dernières semaines, Manon Aubry a enchaîné les apparitions médiatiques pour défendre le budget de la Sécurité sociale, dont l’adoption est prévue avant la fin de l’année 2025. À 35 ans, l’élue européenne n’a jamais caché son franc-parler ni son ancrage idéologique à gauche. Une posture qui lui attire autant de soutiens fervents que de critiques virulentes, notamment dans un climat social et économique de plus en plus polarisé.
Manon Aubry face à TotalEnergies : une manifestation qui dégénère
Très présente sur le terrain, Manon Aubry est régulièrement en première ligne lors des manifestations dénonçant les inégalités sociales, climatiques et économiques. Sans lien de parenté avec Martine Aubry, elle partage néanmoins un engagement politique fort au sein de La France insoumise, qu’elle a rejoint il y a plus de cinq ans aux côtés de Jean-Luc Mélenchon.
En pleine crise agricole, la députée avait multiplié les interventions sur les plateaux de télévision pour défendre les agriculteurs et dénoncer certaines dérives du système économique. Mais c’est surtout le 26 mai 2023 qu’elle s’est retrouvée au cœur d’une polémique très médiatisée, en se rendant à l’assemblée générale des actionnaires de TotalEnergies, accompagnée d’autres militants rassemblés à l’extérieur. Une initiative symbolique qui a rapidement tourné à l’affrontement verbal.
« Vous êtes payée à ne rien faire » : une attaque frontale
Sous la pression des militants écologistes, l’ambiance était déjà électrique. Si certains actionnaires semblaient mal à l’aise, l’un d’eux n’a pas hésité à s’en prendre violemment à Manon Aubry en pleine manifestation, lui lançant : « Vous êtes payée à ne rien faire ».
Sans se démonter, l’eurodéputée lui a répondu calmement : « J’ai un mandat ! »
Une réponse qui n’a pas suffi à calmer son interlocuteur, lequel a alors ajouté : « Vous êtes les députés européens, vous êtes de la merde ».
La scène, filmée par plusieurs témoins, a rapidement circulé sur les réseaux sociaux, devenant virale en quelques heures. Un nouvel épisode révélateur de la tension extrême entourant les débats climatiques et économiques.
Sur X, Manon Aubry exprime sa colère
Choquée par la violence des propos, Manon Aubry a pris la parole sur X (anciennement Twitter) pour dénoncer ce qu’elle considère comme le mépris de certains grands groupes et de leurs soutiens.
« Après avoir été traitée de “parasite” par un actionnaire de Total, un autre me hurle dessus “Vous êtes de la merde”. Ces actionnaires sont à l’image de leur entreprise, qui ne vit que pour le profit et méprise tout le reste, piétinant la planète et les droits humains », a-t-elle écrit.
Dans un autre message publié peu après, elle ajoutait : « “Vous êtes des parasites !” Voilà ce qu’un actionnaire me répond lorsque je lui demande pourquoi Total fait tout pour bloquer la directive sur le devoir de vigilance des multinationales. Quand il s’agit de faire du lobbying, le Parlement européen leur paraît pourtant bien utile. »
Des publications fortes, largement relayées, qui ont suscité de nombreuses réactions, tant de soutien que de critiques.
TotalEnergies réagit en pleine tourmente médiatique
Face à l’ampleur de la polémique, TotalEnergies a fini par réagir, comme l’a rapporté La Dépêche. Le groupe a appelé « au calme » et condamné « toute forme de violence, qu’elle soit verbale ou physique », tout en affirmant encourager « l’échange dans le respect mutuel ».
Selon nos confrères, l’assemblée générale annuelle des actionnaires s’était tenue ce jour-là dans une salle de concert parisienne privatisée, fortement sécurisée par les forces de l’ordre et des agents de sécurité. Déterminés à dénoncer la pollution et l’optimisation fiscale du géant de l’énergie, plusieurs militants écologistes avaient été évacués manu militari, certains recevant même du gaz lacrymogène.
Un épisode de plus illustrant la fracture profonde entre responsables politiques, grandes entreprises et militants écologistes, dans un débat qui ne cesse de s’intensifier.
