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Une maman de 72 ans abandonnée pour mourir par ses enfants dans un lit imbibé d’urine avec des escarres jusqu’aux os

Ses fils ont été accusés d’homicide involontaire

Au vu de l’état de santé de Shirley, David et Philip ont été accusés d’avoir délaissé leur mère alors qu’elle dépendait d’eux sur le plan médical. Pour autant, l’avocat de la défense a signalé que la faute incombe à cette dernière, ayant toujours refusé de recevoir des soins. Selon les deux frères, leur mère était très têtue et avait déjà refusé par le passé de se faire soigner pour une blessure au genou, ce qui a fini par affecter sa mobilité. En outre, son obstination à refuser de manger ou de boire les jours précédant son hospitalisation ont poussé le juge à déclarer ses fils non coupables. Selon lui, “il n’y aucune preuve que ses fils avaient conscience de la gravité de ses escarres avant son admission à l’hôpital”.

Son état se serait détérioré après la mort de son époux

D’après les informations révélées au cours du procès, l’état de Shirley Thompson aurait commencé à se détériorer suite au décès de Gordon, son mari, quelques années plus tôt. Isolée du monde, elle se serait enfermée chez elle et aurait renoncé aux interactions extérieures. De ce fait, la solitude a eu un impact conséquent sur sa santé. Peter Monaghan, un ami qui lui rendait parfois visite a révélé qu’il y a lui-même renoncé compte tenu du délabrement de la maison et des mauvaises odeurs qui y régnaient. “Vers la fin, elle vivait dans la saleté, la saleté absolue” a-t-il déclaré.

Le procureur a quant à lui signalé que la femme dépendait entièrement de ses fils pour son hygiène personnelle, sa mobilité et son alimentation. Pour autant, après avoir constaté l’escarre sur son dos, David a révélé que sa mère a continuellement refusé de faire appel à une ambulance. “Je l’aime et je ne voulais pas l’attrister”, a-t-il confié.

La perte d’autonomie entraîne des conséquences psychologiques

Lorsque la perte d’autonomie affecte le quotidien, il est impératif pour une personne âgée de recevoir de l’aide et une assistance bienveillante. Malheureusement, il arrive parfois que ces soins se heurtent à des refus ou à un manque de coopération de la personne qui souffre de cette dépendance forcée. En effet, cette situation peut engendrer de nombreuses séquelles sur le plan psychologique et affecter le bien-être physique et mental de celui ou celle qui en souffre. Alimentation, déplacements, hygiène ou habillage, de nombreux actes de la vie quotidienne peuvent devenir plus difficiles à effectuer seul.

Audrey Vettes, psychologue clinicienne, explique que lorsque cela se produit entre un parent et son enfant, il peut arriver que ce dernier ait du mal à aborder le sujet d’une aide extérieure par peur de le blesser ou de laisser entendre qu’il ne peut plus gérer sa vie seul. En effet, cette perte d’autonomie est synonyme d’une perte de contrôle sur son existence, d’une perte de statut familial et social ainsi que de fragilité. L’image de soi est également mise à mal et sera gérée différemment en fonction des ressources mentales de la personne âgée. Dans certains cas, cela peut entraîner une dépression à ne pas négliger car cet état peut mener à une véritable détresse psychique, conclut la spécialiste.

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