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“Un service national purement militaire” : ce que prépare Emmanuel Macron dès l’été prochain “face aux menaces croissantes” dans le monde

Ce jeudi 27 novembre 2025, Emmanuel Macron a détaillé ce qu’il a préparé pour la nouvelle forme du service national, levant ainsi le voile sur l’une des mesures les plus stratégiques et symboliques de son second mandat.

C’est au cœur de la 27ᵉ brigade d’infanterie de montagne, à Varces-Allières-et-Risset, que le président de la République a officialisé ce nouveau dispositif, dans une atmosphère solennelle et particulièrement scrutée par la classe politique. Emmanuel Macron, qui traverse une période politique délicate et refuse catégoriquement l’idée d’une démission, a confirmé la création d’un service national entièrement militaire, basé sur le volontariat, venant remplacer définitivement le Service national universel (SNU). Ce dernier, lancé en 2019 après avoir été une promesse de campagne, n’a jamais atteint l’envergure souhaitée par l’exécutif.

Un dispositif militaire qui débutera dès 2026
Selon le chef de l’État, cette refonte intervient dans un contexte international jugé « profondément instable », marqué par une montée des tensions géopolitiques et notamment par la menace russe, régulièrement évoquée tant par le président que par le chef d’état-major des armées. Dès l’été 2026, la première vague de volontaires intégrera ce nouveau service militaire, conçu comme un pilier du renforcement de la résilience nationale.

Entre 2 000 et 3 000 jeunes sont attendus pour cette phase pilote. Le dispositif montera ensuite en puissance : 10 000 volontaires en 2030, puis 50 000 en 2035, un objectif susceptible d’être révisé « selon la menace et les besoins des armées ». L’ambition est claire : donner à ce service une envergure nationale, suffisamment large pour renforcer la défense du territoire tout en restant fondé sur le volontariat.

Chaque volontaire servira pendant dix mois, dont un mois de formation initiale avant neuf mois d’intégration dans une unité militaire, exclusivement en France. Cet engagement vise à transmettre discipline, connaissances opérationnelles et sens de la Nation.

Rémunéré, encadré, et réservé aux jeunes majeurs
« L’objectif que nous poursuivrons est un objectif militaire », a insisté Emmanuel Macron en s’adressant aux soldats. Les volontaires recevront une rémunération d’au moins 800 € par mois, en plus d’être entièrement logés, nourris et équipés, a précisé l’Élysée.

La sélection, elle, ne sera pas automatique. Les modalités complètes seront détaillées début janvier 2026, mais les armées retiendront uniquement les candidats les plus motivés et les plus adaptés aux besoins opérationnels. Le président reconnaît ainsi que tous les volontaires ne pourront pas intégrer le dispositif.

En cas de situation exceptionnelle — un scénario que le chef de l’État qualifie de très marginal — le Parlement pourrait autoriser l’armée à mobiliser d’autres jeunes identifiés lors de la Journée défense et citoyenneté. Cette possibilité reste pensée comme une mesure d’ultime recours.

Une extension prévue dès 2027 : gendarmerie et corps spécialisés
À partir de 2027, les jeunes auront également la possibilité d’effectuer leur service au sein d’autres structures à statut militaire que l’armée de terre :

la gendarmerie nationale ;
la brigade des sapeurs-pompiers de Paris ;
le bataillon des marins-pompiers de Marseille.
Ces corps, fortement engagés dans la protection du territoire et souvent en première ligne lors de catastrophes, d’incendies majeurs ou d’opérations de secours, offriront une diversité de missions. L’objectif est d’élargir le spectre de l’engagement national tout en valorisant des métiers à forte utilité sociale et sécuritaire.

Un dispositif conçu pour coexister avec le service civique
Le président de la République, récemment vu en bonne compagnie au Brésil, a également tenu à rassurer les défenseurs des autres formes d’engagement citoyen. Ce nouveau service national militaire ne vise pas à effacer les dispositifs existants. Le service civique, les réserves civiles ou encore les réserves opérationnelles continueront, selon lui, de jouer « un rôle clé dans la mobilisation non militaire de la Nation et sa préparation aux nouveaux risques ».

Pour l’Élysée, ces outils restent indispensables pour faire face aux défis contemporains : risques climatiques, cyberattaques, crises sanitaires, catastrophes naturelles ou menaces hybrides. Le nouveau service militaire vient s’ajouter à cet arsenal, sans le remplacer.

Emmanuel Macron assume un virage stratégique
Devant les militaires de la 27ᵉ brigade d’infanterie de montagne, Emmanuel Macron a défendu sa vision d’un pays où la jeunesse doit être pleinement actrice de son destin collectif : « La jeunesse aspire à la liberté et a soif d’engagement », a-t-il lancé, estimant qu’« une génération est prête à se lever pour la Patrie ».

Pour le chef de l’État, rétablir une conscription obligatoire serait à la fois « irréaliste et inutile » dans le contexte actuel. En revanche, il juge indispensable de bâtir une mobilisation volontaire structurée, ambitieuse et lisible, adaptée aux nouveaux enjeux de sécurité.

« Nous avons besoin de mobilisation », répète-t-il, assumant ainsi un virage stratégique majeur. Avec ce nouveau service national militaire, l’exécutif entend redonner à la jeunesse un rôle actif dans la défense du pays, tout en adaptant la France à un monde de plus en plus incertain.

Qu’on adhère ou non à cette réforme, une chose est sûre : le service national version 2026 marque une nouvelle étape dans la manière dont la France pense sa défense, sa cohésion et l’engagement de ses jeunes citoyens.

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