un propriétaire de 78 ans met fin lui-même au squat de sa maison en une journée

Un homme de 78 ans a vécu l’expérience qu’aucun propriétaire ne souhaite connaître : voir sa résidence occupée illégalement. Heureusement, il a réussi à récupérer sa maison en une seule journée, et ce malgré la résistance des occupants et les démarches administratives complexes.
Cet été, cet ancien intermittent du spectacle a failli se retrouver sans domicile après que sa maison à Romainville (Seine-Saint-Denis) a été squattée. Contrairement à d’autres propriétaires dans ce cas, il a toutefois récupéré son logement le jour même, rapporte Le Parisien.
« Ce n’est pas contre vous mais j’ai changé toutes les serrures »
Nicolas (le prénom a été changé) louait parfois sa maison sur Airbnb pour financer ses travaux. C’est par ce biais qu’« Amanda », une quadragénaire, a réservé le logement pour trois nuits. Elle avait alors indiqué qu’elle viendrait accompagnée de « Nacha », son compagnon. Le jour de leur arrivée, le couple s’est présenté « sur une moto rutilante » et tous deux « étaient très bien habillés », se souvient la compagne de Nicolas. Ce jour-là, Amanda a montré un passeport brésilien, confirmant son identité selon la plateforme.
Les choses se sont gâtées à l’issue de leur séjour, lorsque Nacha a contacté Nicolas depuis le téléphone d’Amanda. L’homme a annoncé au propriétaire : « Ça ne va pas vous plaire, ce n’est pas contre vous mais j’ai changé toutes les serrures, pris un abonnement énergie à mon nom, je vais rester. »
À la suite de cet appel, Nicolas et sa compagne, situés à une heure de route, se sont précipités à Romainville. À leur arrivée, ils ont constaté que la clé du portail avait été changée. Le couple a alors porté plainte pour « dégradation ou détérioration d’un bien appartenant à autrui », avant de revenir sur ses pas.
« C’était ouvert, c’était chez moi alors je suis rentré »
Revenus sur les lieux, Nicolas et sa compagne aperçoivent Nacha garer sa voiture devant le portail. Profitant d’une porte restée entrouverte, le septuagénaire décide d’entrer. « C’était ouvert, c’était chez moi alors je suis rentré », a-t-il confié à nos confrères.
À peine entré, Nicolas se retrouve nez à nez avec l’occupant, bien décidé à refermer la porte. Un face-à-face tendu s’engage : le couple tente de résister, tandis que Nacha les repousse. Durant l’altercation, chacun appelle la police. Mais les forces de l’ordre ne se déplacent qu’après l’appel du squatteur, qui affirme se sentir menacé. Sur place, les agents procèdent aux vérifications d’identité. Nicolas présente sa carte, prouvant qu’il s’agit bien de son domicile.
En revanche, Nacha n’a sur lui qu’une carte Vitale. Lorsque les policiers lui demandent les clés, l’homme refuse d’abord de les remettre, puis lance : « Qu’est-ce que vous faites si je ne vous les donne pas ? ». Les agents menacent alors de vouloir forcer la porte. Le squatteur finit donc par céder et restitue les clés.
L’échange entre les différents protagonistes, aussi bref que violent, a laissé des séquelles. Nicolas et sa compagne se sont vus prescrire respectivement cinq et six jours d’incapacité temporaire de travail.
Un véhicule volé et un conducteur sans permis
Cependant, l’histoire ne s’arrête pas là. En contrôlant le véhicule du squatteur, la police découvre qu’il est volé et que son conducteur n’a pas de permis. L’homme est aussitôt interpellé. Selon le parquet de Bobigny, il doit comparaître en février 2026 pour « dégradation d’un bien appartenant à autrui et violation de domicile », précise le quotidien francilien.
En entrant dans sa maison, Nicolas découvre que ses papiers et de nombreux effets personnels ont disparu. Le changement de serrure lui a coûté 3500 euros, une somme dont Airbnb n’a remboursé qu’une partie. La plateforme affirme prendre « très au sérieux tout signalement lié à de potentiels cas de squats ». Elle précise en outre que le programme AirCover for Hosts peut couvrir jusqu’à 3 millions de dollars pour les dommages causés par un voyageur.
L’affaire met en lumière un problème plus large, relevé par Nicolas lui-même : la facilité avec laquelle un squatteur peut souscrire un abonnement EDF ou Engie sans aucune vérification de propriété. Maître Romain Rossi-Landi, avocat spécialisé en droit immobilier, souligne dans les colonnes du Parisien que ce type de situation se multiplie avec les locations touristiques. Selon lui, seule une « procédure classique d’expulsion en justice » permet véritablement de protéger le propriétaire. L’avocat mentionne également la possibilité de saisir le préfet en cas de maintien frauduleux dans un logement, conformément à la loi antisquat de 2023.


