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Un père prend la vie de son fils après avoir découvert qu’il était

Thomas, 26 ans, est mort il y a deux ans dans le centre de Plaisance-du-Touch, percuté par une voiture qui roulait à plus de 100 km/h. Son père refuse de parler d’un accident.

C’est une avancée qui était attendue par de nombreuses familles chez nous. L’homicide routier est entré dans le droit pénal français le 9 juillet 2025, il n’est donc plus question d’homicide involontaire, et les auteurs risquent jusqu’à 10 ans de prison et 150.000 euros d’amende lorsqu’il existe des circonstances aggravantes comme la vitesse, la consommation d’alcool ou de stupéfiants.

ICI Occitanie a rencontré le père d’un jeune renversé par un chauffard il y a près de deux ans. Christophe Gay est concierge à Toulouse, son fils de 26 ans, Thomas, est mort le 18 janvier 2024 à Plaisance-du-Touch. Il était éducateur au club de rugby le Coq Léguevinois. Deux ans après le décès de son fils, Christophe Gay refait la scène de ce jour de janvier 2024 en boucle. Le conducteur roulait a plus de 100 km/h en plein centre, devant la mairie de Plaisance : « C’est limité à 30km/h normalement. Thomas était avec sa maman, ils étaient [arrêtés au bord de la route] en train de décharger la voiture, et je suppose qu’ils ne l’ont pas entendu arriver parce qu’ils étaient en train de rabattre les sièges. Mon fils venait de fermer la porte et il allait ouvrir le coffre. À la vitesse où il arrivait, il ne lui a laissé aucune chance. »

« Une peine perpétuelle pour les parents »
La voiture, une Mercedes puissante, 540 chevaux, fait plusieurs tonneaux après avoir fauché Thomas. « Quand on a une voiture de ce style-là, ça s’appelle une arme, tous les matins, c’est comme si vous prenez un pistolet, que vous jouez à la roulette russe et que vous dites « ah tiens aujourd’hui ce n’est pas loi ». Là, c’était mon fils », murmure le sexagénaire. Le conducteur de 41 ans s’en sort indemne. D’après l’enquête, il n’avait pas consommé de drogues ni d’alcool. Il est libre en attendant son jugement dont la date de l’audience n’a pas encore été fixée. « Il était connu pour ça depuis son jeune âge », selon le père, qui a échangé avec plusieurs commerçants de l’avenue des Pyrénées.

« On n’attend pas de peine parce que la peine, elle est perpétuelle pour les parents, confie le papa de Thomas. On peut peut-être parler d’accident, mais pour moi c’est un meurtre, il faut qu’il y ait une vraie justice. » La nouvelle loi sur l’homicide routier ne s’appliquera pas** au conducteur impliqué dans la mort de Thomas, en vertu du principe de non-rétroactivité des lois. Le père de Thomas demande pourtant que cela soit le cas pour son fils.

Christophe Gay assure que s’il tient le coup, c’est grâce à son petit fils âgé de six ans, le fils de Thomas. Il appelle aujourd’hui à une prise de conscience : il faut selon lui beaucoup plus punir les comportements dangereux sur la route. Il a également rejoint l’association Antoine Alléno, fils du chef Yannick Alléno, dont font aussi partie les parents d’Axel, jeune de 14 ans tué à Lagardelle-sur-Lèze en mai 2025 par un conducteur ivre.

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