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Rumeurs transphobes : « Humour », « esprit Charlie »… Au tribunal, les harceleurs présumés de Brigitte Macron ne lâchent rien

Depuis ce lundi, dix personnes sont jugées à Paris pour harcèlement en ligne à l’encontre de Brigitte Macron, notamment pour avoir relayé les théories conspirationnistes sur sa transidentité. Sa fille, Tiphaine Auzière, est appelée à témoigner mardi, lors de la deuxième journée d’audience.

Huit hommes et deux femmes, âgés de 41 à 60 ans, comparaissent devant le tribunal de Paris pour cyberharcèlement à l’encontre de la première dame, Brigitte Macron. Des attaques en lien avec une théorie largement répandue dans les milieux conspirationnistes : Brigitte Macron, née Trogneux, serait en réalité un homme. Elle aurait usurpé l’identité de son frère, Jean-Michel.

Le deuxième jour du procès de 10 personnes accusées de cyberharcèlement transphobe à l’encontre de Brigitte Macron, cible d’une infox mondiale selon laquelle elle serait une femme transgenre, s’achève sur les plaidoiries de la défense. Après que le procureur, Hervé Tétier, a requis, mardi 28 octobre, des peines allant de trois à douze mois de prison avec sursis contre neuf des dix prévenus, l’avocat d’Aurélien Poirson-Atlan, alias Zoé Sagan, a dénoncé un « procès de la liberté d’expression ». Un argument balayé par l’avocat de Brigitte Macron, qui avait plaidé avant les réquisitions : « Ils vous parlent tous de liberté d’expression, de diffamation, on nie totalement le cyberharcèlement, le harcèlement en meute, et on nie toutes les conditions d’application de ce délit », avait déclaré Jean Ennochi.

De trois à 12 mois de prison avec sursis requis. Des peines de prison de trois à douze mois avec sursis et des amendes allant jusqu’à 8 000 euros ont été requises à l’encontre de neuf des dix personnes accusées d’avoir harcelé en ligne Brigitte Macron. Une mission de travail d’intérêt général, a été requise contre le dixième. Les réquisitions les plus lourdes ont été prononcées à l’encontre de trois prévenus désignés comme des « instigateurs » de l’infox : Aurélien Poirson-Atlan, alias Zoé Sagan, le galeriste Bertrand S. et la médium Delphine J., connue sous le pseudonyme Amandine Roy.

Une fille de Brigitte Macron témoigne du poids de ces rumeurs. Cité par les avocats de sa mère, Tiphaine Auzière s’est exprimée à l’audience, mardi. « C’est important d’être là aujourd’hui pour exprimer le préjudice qui peut être celui de ma mère », a dit Tiphaine Auzière. « J’ai vu réellement un changement et une dégradation de ses conditions de vie ».

Des messages écrits par « l’intelligence artificielle », assure un des prévenus. Le publicitaire Aurélien Poirson-Atlan, 41 ans, connu et suivi sur les réseaux sociaux sous le pseudonyme de Zoé Sagan, a été entendu mardi matin. Son compte sur X, suspendu en juillet 2024, a fait l’objet de plusieurs plaintes et est souvent présenté comme lié aux sphères complotistes. Quatre de ses tweets, publiés en 2023 et 2024, ont été retenus, dans lesquels il estime notamment que « l’affaire Brigitte Macron est un secret d’Etat choquant qui implique une pédophilie cautionnée par l’Etat ». Au tribunal, il a assuré que ses messages étaient écrits avec « l’intelligence artificielle ».

Une première salve d’interrogatoires lundi. Au premier jour du procès, lundi, quatre des 10 prévenus accusés d’avoir propagé une infox sur la prétendue transidentité de Brigitte Macron ont pris la parole, en l’absence de cette dernière, mais face à une salle comble. Ils ont justifié leurs messages sur le réseau social X par la volonté de faire de « l’humour », mais aussi « leur droit à poser des questions » sur l’identité de genre de la première dame.

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