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Procès Jubillar: 30 ans de réclusion criminelle requis contre Cédric Jubillar

Après trois semaines de procès, les réquisitions sont tombées ce mercredi 15 octobre. Le verdict est attendu ce vendredi.
30 ans de réclusion criminelle ont été requis ce mercredi 15 octobre contre Cédric Jubillar, accusé du meurtre de sa femme, Delphine Jubillar.

« La réclusion criminelle, il faut la réserver aux récidivistes, aux faits sériels ou aux faits accompagnés par des actes de torture et de barbarie, ce qui n’est pas le cas dans ce dossier », a déclaré l’un des deux avocats généraux.

Les avocats généraux ont requis 30 ans de réclusion criminelle contre Cédric Jubillar et ont justifié ce choix. L’accusé dans l’affaire de la disparition et du meurtre supposé de Delphine Jubillar connaîtra le verdict ce vendredi 17 octobre. Voici ce qu’il risque.

« C’est ça la réalité. Oui, c’est lui qui a tué Delphine Aussaguel ». Les avocats généraux n’ont pas mâché leurs mots pendant leurs plaidoiries au procès de Cédric Jubillar ce mercredi 15 octobre. Si les magistrats ont réaffirmé la culpabilité de l’accusé pour la disparition et le meurtre supposé de l’infirmière volatilisée depuis le 15 décembre 2020, le verdict de ce dossier tentaculaire ne sera rendu que ce vendredi 17 octobre. Le ministère public a, pour sa part, requis trente ans de réclusion criminelle contre Cédric Jubillar avec dix ans d’inéligibilité une interdiction de porter une arme et une demande de retrait de l’autorité parentale sur les enfants devant la juridiction civile. Il n’a pas demandé la réclusion à perpétuité estimant que cette peine doit « être réservée qu’aux récidivistes ou aux crimes sériels ou aux faits accompagnés par des actes de torture et de barbarie ».

Cédric Jubillar est « un homme qui a tué, qui s’en vante et insulte la mémoire de celle qu’il a supprimée » ont ajouté les magistrats après leurs réquisitions indiquant que « tout cela appelle une réponse pénale extrêmement ferme ». Ils ont aussi eu un mot pour Delphine qui « était pleine de vie, aimante pour ses enfants, passionnée par son métier » : « Je sais que beaucoup attendaient dans ce procès. Il ne rendra jamais le corps de Delphine, elle est à lui pour l’éternité, c’est le sens de son geste. En dissimulant son cadavre il a fait en sorte qu’elle ne soit plus rien ».

Après les neufs plaidoiries des parties civiles et les deux réquisitoires de l’accusation, les avocats de la défense, Me Emmanuelle Franck et Alexandre Martin, s’exprimeront pour la dernière fois ce jeudi avant la prise de parole de Cédric Jubillar qui clôturera les quatre semaines d’audiences avant le rendu du verdict.

Cédric Jubillar innocenté à une seule condition
La décision de savoir si Cédric Jubillar peut être reconnu innocent ou coupable revient aux six jurés, à la présidente du tribunal et à ses deux assesseurs. Les jurés doivent répondre à la question suivante : « Cédric Jubillar est-il coupable du meurtre de Delphine ? » Trois réponses négatives suffisent pour acquitter l’accusé. En revanche, pour que sa culpabilité soit reconnue, sept voix sur neuf (jurés, présidente et assesseurs) sont nécessaires.

Reste à connaître la durée de l’incarcération de Cédric Jubillar si ce dernier est jugé coupable. Jugé pour « meurtre sur conjoint », il encourt la réclusion criminelle à perpétuité, soit 30 ans de prison en droit français. Pour déterminer cette durée, ce vendredi, chaque juré et membre de la Cour inscriront sur un papier la durée d’incarcération la plus juste, selon eux. À l’issue du premier tour de vote, si sept voix s’accordent sur la perpétuité, c’en sera terminé.

Si ce n’est pas le cas, le vote deviendra dégressif et la majorité absolue sera « suffisante » pour qu’une durée d’incarcération soit validée. Autrement dit, cinq voix sur neuf seront nécessaires, et non plus sept sur neuf. Les votants devront donc s’accorder sur une peine, 29 ans ? 28 ans ? Tant que cinq voix sur neuf ne seront pas réunies, la durée diminuera, jusqu’au triomphe d’une majorité sur une peine.

Le verdict sera donc annoncé le vendredi 17 octobre, au terme du délibéré, voire le samedi 18 octobre si le délibéré des jurés et de la Cour venait à s’éterniser au cours de la nuit. Il sera prononcé publiquement. Près de cinq ans après la disparition de Delphine Jubillar, la cour d’assises du Tarn, à Albi, vit les derniers instants d’une séquence hors norme.

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