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Pas un mais deux jours fériés supprimés : voici les dates sucrées aux Français proposées par le gouvernement

Le Premier ministre François Bayrou jette un pavé dans la mare : pour relancer le travail en France, il propose de supprimer deux jours fériés. Une décision qui fait déjà grand bruit, tant pour son impact que pour sa portée symbolique.

“Travailler plus pour redresser la France” : c’est le mot d’ordre lancé ce mardi 15 juillet 2025 par François Bayrou lors de la présentation du budget 2026. Dans une déclaration inattendue, le Premier ministre a proposé la suppression de deux jours fériés, en citant spécifiquement le lundi de Pâques et le 8 mai comme exemples. Objectif affiché : stimuler l’activité économique du pays dans un contexte de rigueur budgétaire.

Dans une conférence de presse à Paris, Bayrou a justifié ce choix par la nécessité d’augmenter la productivité nationale. « Il faut que toute la nation travaille plus pour produire », a-t-il martelé, en soulignant l’urgence de la situation économique. Le Premier ministre estime que cette mesure pourrait contribuer à économiser 4,2 milliards d’euros, un chiffre avancé par le gouvernement au regard des journées de travail supplémentaires générées.

Pourquoi François Bayrou veut supprimer deux jours fériés ?
Cette annonce s’inscrit dans un plan d’économies massif : François Bayrou vise 43,8 milliards d’euros de coupes d’ici 2026. Une ambition en ligne avec l’effort militaire de 6,5 milliards d’euros supplémentaires prévu pour la défense. La suppression de deux jours fériés n’est qu’une partie du dispositif, mais symbolise un changement de cap politique fort : « Réconcilier notre pays avec le travail, avec l’épanouissement au travail », a-t-il déclaré.

Le choix du lundi de Pâques et du 8 mai ne doit rien au hasard. Bayrou évoque leur faible portée religieuse ou historique, et critique un mois de mai devenu selon lui un « gruyère », en raison des nombreux ponts et jours chômés. L’exécutif envisage de transformer ces jours fériés en journées de solidarité, sur le modèle du lundi de Pentecôte, mis à contribution après la canicule de 2003.

Déjà en place pour financer l’autonomie des personnes âgées et handicapées, ce système rapporterait chaque année 3 milliards d’euros via une contribution patronale équivalente à 0,3 % de la masse salariale. En appliquant un principe similaire à deux nouvelles dates, le gouvernement espère renforcer les recettes publiques tout en modérant l’impact direct sur les salariés.

De 11 à 9 jours fériés en France ? Une mesure très contestée
Mais la proposition ne passe pas inaperçue dans l’opposition. Jordan Bardella, président du Rassemblement National, y voit une attaque contre « notre histoire, contre nos racines ». Alexis Corbière, député écologiste, fustige une « insulte sociale à près de 30 millions de salariés », dénonçant un sacrifice demandé aux travailleurs pendant que « les profits explosent pour une poignée d’ultras riches ».

Même son de cloche du côté des syndicats : Thomas Vacheron, secrétaire confédéral de la CGT, alerte sur les conséquences sociales de cette décision. « Cela a des conséquences catastrophiques sur la majorité de la population », estime-t-il, appelant à une redistribution plus juste des efforts. Il reproche au gouvernement de ne pas remettre en question les 200 milliards d’aides publiques aux entreprises ni les avantages fiscaux accordés aux plus fortunés.

Si la France compte actuellement 11 jours fériés légaux, elle serait ramenée à 9 avec cette mesure – rejoignant les pays européens les moins généreux en la matière, comme les Pays-Bas ou le Danemark. Une réduction inédite, qui pose la question de l’équilibre entre compétitivité économique et respect du temps de repos collectif.

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