Manon Aubry sur France 3 : la sentence est tombée

Dans un contexte de tensions géopolitiques persistantes et de critiques croissantes à l’égard de la politique énergétique française, la députée européenne Manon Aubry a profité de son passage sur France 3 pour dénoncer l’hypocrisie gouvernementale, défendre les services publics et appeler à la mobilisation citoyenne. Retour sur une intervention musclée qui ne laisse personne indifférent.
Manon Aubry a ouvert les hostilités en soulignant une hausse spectaculaire de 80 % des importations françaises de gaz naturel liquéfié en provenance de Russie en un an. Une augmentation qui, selon elle, va à l’encontre des engagements affichés par le gouvernement face au conflit en Ukraine. « Cela représente 3 milliards d’euros qui vont directement dans la poche de Poutine », a-t-elle martelé, pointant l’absence de diversification énergétique et accusant les autorités françaises d’alimenter indirectement l’effort de guerre russe.

Le contraste entre dépenses militaires et services publics
Au cours de son intervention, la députée de La France Insoumise n’a pas mâché ses mots contre Emmanuel Macron. Elle l’a accusé de mener une politique budgétaire incohérente, déclarant que le président allouait « 100 milliards d’euros pour les chars d’assaut mais aucun pour les hôpitaux ». Cette charge frontale illustre un profond malaise au sein de la gauche radicale, qui dénonce une militarisation accrue au détriment des besoins sociaux fondamentaux comme la santé.

Un appel clair à la mobilisation populaire
Profitant de la visibilité offerte par l’émission, Manon Aubry a lancé un appel solennel à la mobilisation pour le 1er mai 2025. À ses yeux, cette date ne doit pas être une simple tradition syndicale, mais une véritable démonstration de force populaire. « Le 1er mai doit être une grande mobilisation contre la guerre sociale menée par le gouvernement », a-t-elle exhorté, invitant les citoyens à opposer leur détermination à la résignation que chercherait, selon elle, l’exécutif.
Une audience modeste mais significative
Diffusée entre 12 h 08 et 12 h 28, l’émission Dimanche en politique a attiré près de 268 000 téléspectateurs, soit 3,2 % de part d’audience. Un score modeste, surtout en comparaison avec les chaînes rivales comme TF1, France 2 ou encore M6, qui ont toutes enregistré de meilleures performances. Malgré tout, cette exposition médiatique reste précieuse pour une figure politique en pleine ascension.

France 3 à la peine face à ses concurrents
Sur le plan des audiences, France 3 a connu des difficultés notables. L’émission a même été talonnée par Le Bêtisier de l’été diffusé sur TMC. Ce recul illustre les défis que rencontrent les programmes politiques, qui peinent à rivaliser avec des contenus plus légers ou grand public, surtout en milieu de journée.
Un recul d’audience comparé à 2024
Par rapport à la même période l’an dernier, l’émission a perdu 2,5 points de part de marché, ce qui témoigne d’un désintérêt progressif pour les formats politiques traditionnels. À titre de comparaison, l’invité de l’an passé, François-Xavier Bellamy, intervenait dans le contexte très mobilisateur des élections européennes. Le décalage d’enjeu a sans doute pesé sur la courbe d’audience.
Une programmation audacieuse malgré les risques
Le choix de France 3 de maintenir Dimanche en politique durant le week-end de Pâques peut paraître surprenant. L’année précédente, la chaîne avait opté pour une pause nationale. Ce pari éditorial témoigne d’une volonté de continuité, malgré les contraintes calendaires susceptibles d’impacter l’audience.
Malgré les fluctuations de son audience, Dimanche en politique continue d’assurer une présence régulière du débat citoyen à l’écran. Présentée par Francis Letellier, l’émission garde son format classique fait d’interviews, d’analyses et de confrontations d’idées. Un espace essentiel à la pluralité démocratique, que la chaîne entend préserver.
Cette intervention n’est pas un coup d’essai pour Manon Aubry. Elle s’est déjà illustrée dans le passé, notamment lors d’un échange houleux avec Sonia Mabrouk sur CNews, ou encore en menaçant de quitter un plateau de BFMTV. Ces séquences contribuent à forger son image de combattante, rompue aux débats tendus.
France 3 continue de miser sur Dimanche en politique pour maintenir un rendez-vous d’information dominical sérieux, même si les chiffres actuels appellent à une réflexion stratégique. L’émission conserve son créneau du dimanche à 11 h 40, espérant toucher un public toujours curieux d’enjeux nationaux.