LFI annoncera le nom de son candidat à la présidentielle en temps voulu »

Alors que la course à l’élection présidentielle de 2027 commence à s’esquisser à gauche, Manuel Bompard, coordinateur national de La France insoumise , a tenu à clarifier la position de son mouvement. Invité mercredi matin sur Sud Radio, il a confirmé que le nom du candidat insoumis serait annoncé « en temps voulu », tout en rejetant l’idée d’une primaire de la gauche incluant notamment le socialiste Raphaël Glucksmann.
Une candidature de Marine Tondelier qui relance les débats
La déclaration de Marine Tondelier, secrétaire nationale d’Europe Écologie-Les Verts (EELV), affirmant son intention d’être candidate à la présidentielle, a suscité de nombreuses réactions dans le camp progressiste. Pour Manuel Bompard, il ne s’agit pas d’un événement décisif : « C’est son choix », a-t-il souligné sur Sud Radio, précisant que la dirigeante écologiste « est en réalité candidate à la primaire de son parti pour être candidate à une autre primaire si elle devait exister derrière ».
Une manière pour le député des Bouches-du-Rhône de rappeler que, pour LFI, la question d’une éventuelle primaire à gauche reste secondaire tant qu’aucun cadre commun n’a été défini.
LFI ferme la porte à une primaire avec Glucksmann
Interrogé sur la possibilité d’une primaire incluant Raphaël Glucksmann, figure du Parti socialiste et eurodéputé Place publique, Manuel Bompard a été catégorique : « Moi, je ne vais pas participer à une primaire avec Raphaël Glucksmann, avec lequel j’ai beaucoup de points de désaccord. »
L’élu insoumis a justifié cette position en rappelant la logique même d’un tel processus : « Le principe d’une primaire, c’est qu’à la fin, vous devez vous engager à faire campagne pour celui qui gagne. »
Une perspective jugée inenvisageable par LFI au regard des divergences idéologiques persistantes entre le camp mélenchoniste et celui de Glucksmann, notamment sur les questions européennes, la politique étrangère et la stratégie d’alliance au sein de la gauche.
Une stratégie d’attente chez les insoumis
Pour l’heure, La France insoumise se garde bien de désigner son candidat à la présidentielle. Manuel Bompard a confirmé que l’annonce interviendrait « en temps voulu », sans calendrier précis.
Cette stratégie de prudence s’inscrit dans la ligne de Jean-Luc Mélenchon, déjà candidat en 2012, 2017 et 2022, qui n’a pas encore indiqué s’il comptait se représenter.
Le mouvement insoumis mise sur la consolidation de son socle militant et sur les élections européennes de 2029 comme point de repère pour sa future orientation. En refusant une primaire ouverte, LFI affirme vouloir préserver son autonomie politique et éviter de se retrouver dans une compétition interne jugée stérile.
Une gauche toujours fragmentée à deux ans du scrutin
La déclaration de Manuel Bompard illustre la fragmentation persistante de la gauche française à l’approche de 2027. Entre les écologistes d’EELV, les socialistes rassemblés autour de Raphaël Glucksmann et les insoumis de Jean-Luc Mélenchon, aucune stratégie commune ne se dessine pour l’instant.
Alors que Marine Tondelier affiche sa volonté de « redonner une voix à l’écologie politique », les Insoumis privilégient une ligne indépendante, estimant que l’unité de façade sans convergence programmatique n’a aucun sens.
L’annonce du futur candidat de LFI, prévue « en temps voulu », pourrait donc s’avérer déterminante pour clarifier les équilibres au sein de la gauche. En attendant, le parti insoumis semble vouloir conserver la maîtrise du calendrier et de sa communication, tout en se préparant à jouer un rôle central dans la recomposition politique à venir.


