Les positions fluctuantes du RN sur la taxe Zucman
Marine Le Pen a annoncé que le Rassemblement national voterait contre la taxe Zucman. Ce repositionnement vise à rassurer les milieux économiques, alors qu’en février son groupe s’était abstenu à l’Assemblée.
Fini, comme en 2022, un RN très à gauche sur le volet économique et très à droite sur l’immigration ou la sécurité. La taxe Zucman, c’est non, ni light, ni hard, ni rien du tout, a déclaré mardi 28 octobre à l’Assemblée nationale Marine Le Pen. On fait difficilement plus direct. Le Rassemblement national rejoint donc le camp de ceux qui voteront contre cette taxe, même ultra light. Marine Le Pen est sur la même ligne qu’une Maud Bregeon pour le bloc central ou qu’un Philippe Juvin pour Les Républicains, qui rappelait qu’une pâtisserie allégée reste une pâtisserie.
Cette position du RN sur la taxe Zucman a évolué en quelques mois. Rappelez-vous, en février 2024, cette taxe présentée par les écologistes avait été débattue dans l’hémicycle, et les députés du Rassemblement national s’étaient abstenus. Une abstention remarquée qui avait permis son adoption au Palais-Bourbon avant d’être rejetée par le Sénat. Ce nouveau positionnement du RN a tout de suite fait réagir. « Pour l’extrême droite, la classe populaire doit payer l’impôt des milliardaires », a notamment tweeté Olivier Faure, le premier secrétaire du PS. Une façon de remettre en cause l’image d’un RN proche des plus précaires.
Séduire les patrons
Le Rassemblement national veut gagner en crédibilité auprès des milieux économiques, du moins de ne pas effrayer le patronat français. Un patronat qui, en 2022, avait condamné très fermement son programme économique. Le parti n’est pas encore revenu à un discours ultralibéral comme du temps de Jean-Marie Le Pen, mais le poids grandissant d’un Jordan Bardella, moins étatique que Marine Le Pen, se fait sentir.
Jeudi dernier, le RN a présenté son contre-budget, mais sans vraiment convaincre. Le prix Nobel d’économie Philippe Aghion a parlé d’amateurisme et d’incompétence. Philippe Aghion, lui aussi hostile à la taxe Zucman, partage manifestement son seul point commun avec le programme économique du RN.
