Actualités

« Le prix à payer » : Zoé Sagan et Amandine Roy au cœur du procès Brigitte Macron

Dix prévenus dont Zoé Sagan comparaissent pour cyberharcèlement sexiste envers Brigitte Macron. Le procès s’ouvre ce lundi 27 octobre 2025 à Paris.

La rumeur infondée concernant la transidentité Brigitte Macron remonte à 2017, année qui marque l’accession de son époux à la présidence. Cependant, elle explose véritablement quatre ans plus tard lorsque Natacha Rey, ancienne gilet jaune autoproclamée journaliste, expose une théorie complotiste. Selon celle-ci, Brigitte Macron serait en réalité son frère Jean-Michel Trogneux, ayant changé de sexe. Par conséquent, cette rumeur se propage massivement via une émission YouTube de quatre heures animée par Amandine Roy. Elle se dit médium et contribue à diffuser ces allégations farfelues. Emmanuel Macron les qualifiera plus tard de « fadas », dénonçant ces « fausses informations » qui « bousculent leur intimité ». Ainsi, le couple présidentiel décide de riposter sur le terrain judiciaire face à cette campagne toxique. Ce lundi débute donc un procès historique qui confronte dix prévenus à leurs actes de cyberharcèlement.

Une campagne de harcèlement systématique orchestrée sur les réseaux sociaux

Les prévenus jugés à Paris ont relayé de nombreux propos malveillants visant Brigitte Macron à travers des publications sexistes. En effet, le parquet de Paris liste des attaques portant sur son genre, sa sexualité ainsi que l’écart d’âge avec son conjoint. Ces accusations présentent leur relation sous un angle l’assimilant à la pédophilie, ce qui constitue une grave diffamation. De plus, les mis en cause ont notamment partagé des contenus de l’influenceuse américaine Candace Owens sur leurs comptes. Par exemple, une Une détournée du magazine Time présente Brigitte Macron comme « homme de l’année » avec le commentaire « Excellent ». Dans une autre publication, un prévenu annonce la mobilisation de « 2 000 personnes » prêtes à mener du porte-à-porte à Amiens. Cette promesse d’enquête citoyenne vise à « y voir clair dans l’affaire Brigitte », impliquant même des blogueurs américains. Ainsi, le ministère public ouvre une enquête pour « cyberharcèlement et provocation à commettre une infraction » en décembre 2024. Les investigations aboutissent finalement sur plusieurs vagues d’interpellations entre décembre et février derniers.

Parmi les dix prévenus âgés de 41 à 60 ans, figure l’ancien publicitaire Aurélien Poirson-Atlan qui utilise le pseudonyme Zoé Sagan. Son compte X, où circulaient régulièrement des propos complotistes, subit une suspension en juillet 2024 après plusieurs plaintes. Néanmoins, l’influenceur s’est fait connaître quatre ans plus tôt en diffusant des vidéos intimes de Benjamin Griveaux. Cet ancien élu macroniste abandonne alors sa candidature à la mairie de Paris suite à ce scandale retentissant. De même, Delphine J., alias Amandine Roy, se retrouve sur le banc des accusés de ce procès médiatisé. Cette « médium » de 51 ans a largement contribué à relayer l’infox sur la transidentité de Brigitte Macron via YouTube. Selon son avocate Maud Marian, elle « n’a fait que rebondir sur l’actualité » sans intention malveillante directe. En première instance, Delphine J. avait été reconnue coupable de diffamation aux côtés de Natacha Rey en 2024. Toutes deux écoppent d’une amende de 500 euros avec sursis et doivent verser des dommages-intérêts substantiels. Or, leur relaxe en appel en juillet soulève des questions sur la qualification pénale de ces propos transphobes.

La rumeur virale traverse l’Atlantique et enflamme la sphère trumpiste américaine
La fausse information devient virale aux États-Unis début 2025, amplifiée par la podcasteuse ultraconservatrice Candace Owens de manière spectaculaire. Afin de prouver que Brigitte Macron serait « née homme », cette influenceuse complotiste produit une série de huit vidéos. Elle les intitule « Becoming Brigitte », s’inspirant du livre éponyme de Xavier Poussard qui alimente cette théorie conspirationniste. Tom Clare, l’avocat américain du couple Macron, assure en septembre sur la BBC qu’ils sont « prêts à 100% ». Il précise que si le malaise ressenti par Brigitte Macron « est le prix à payer pour rétablir la vérité », elle l’accepte pleinement. Le couple présidentiel riposte donc en portant plainte contre l’influenceuse devant un tribunal du Delaware en juillet. Ils affichent l’intention d’apporter des preuves photographiques et scientifiques solides à la procédure judiciaire américaine. Ainsi, cette affaire dépasse largement les frontières françaises et interroge sur la responsabilité des plateformes numériques. Les prévenus français risquent jusqu’à deux ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende pour cyberharcèlement aggravé.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *