Johnny Hallyday haïssait ces deux stars pourtant adorées, « il voulait leur casser la figure »

Huit ans après sa disparition demain vendredi 5 décembre 2025 marquera l’anniversaire de sa mort, idole généreuse et camarade exemplaire, Johnny Hallyday cachait pourtant deux haines tenaces dans les coulisses de la variété française.
Réputé pour sa gentillesse et son sens de la camaraderie, Johnny Hallyday a longtemps cultivé l’image du rockeur au grand cœur, proche de ses musiciens comme de son public. Derrière cette façade chaleureuse, l’idole des jeunes cachait pourtant un tempérament explosif, fait de fidélité farouche mais aussi de rancunes tenaces quand certains franchissaient les limites à ses yeux.
Après sa mort, le 5 décembre 2017, les anecdotes se sont multipliées pour raconter l’homme derrière la légende. Parmi les plus marquantes, celles de ses assistants historiques, qui décrivent un chanteur capable d’actes de générosité insensés, mais aussi de détester viscéralement quelques confrères. Deux stars en particulier ont payé le prix de cette colère sourde.
Johnny Hallyday, une légende généreuse mais au caractère épuisant
Sacha Rhoul, qui a été le secrétaire et homme de confiance de Johnny Hallyday de 1966 à 1983, raconte à quel point le quotidien auprès du Taulier pouvait être intense. « J’étais prêt à donner ma vie pour ce mec, mais vivre avec lui, 24 heures sur 24, c’était costaud », confie-t-il au Parisien, lui qui a partagé la route du chanteur pendant près de vingt ans avant de laisser la place à Jean Basselin, en poste de 1989 à 1991.

Le même Sacha Rhoul insiste sur l’extrême générosité de Johnny Hallyday, qui faisait remettre discrètement des enveloppes de billets à des familles dans le besoin. Il se souvient que le rockeur lui glissait cet argent en lui demandant de le distribuer, en précisant simplement : « Il ne voulait pas que ça se sache. » Un geste qui illustre un sens aigu de la loyauté et du respect des autres, et qui explique aussi pourquoi certaines attitudes, chez d’autres chanteurs, le mettaient hors de lui.
Claude François et Dick Rivers, les deux chanteurs que Johnny Hallyday n’aimait pas
Dans son livre Johnny Hallyday et ses anges gardiens, la vérité enfin dévoilée (Casa éditions, 208 p., 29,95 €), Sacha Rhoul lève le voile sur une facette moins connue du Taulier. Il résume d’une phrase les rares inimitiés de la star : « Les deux mecs que Johnny n’aimait pas, c’est Claude François et Dick Rivers, car il les trouvait inhumains avec leur entourage. » Pour Johnny Hallyday, manquer de respect à ses équipes, à ses musiciens, c’était franchir une ligne rouge.

À propos de Claude François en particulier, le ton monte encore d’un cran. Sacha Rhoul raconte sans filtre : « Quand Johnny Hallyday était fatigué, il voulait lui casser la figure. C’est parti d’une histoire de femmes. Mais surtout il ne l’aimait pas parce qu’il insultait ses musiciens et ses techniciens et les insultait en public. » Dans l’esprit du rockeur, ce mélange de rivalité sentimentale et de mépris affiché pour les équipes suffisait à transformer un simple concurrent en véritable ennemi.
Entre Johnny Hallyday et Claude François, jalousie, femmes et numéro deux
Pour illustrer cette tension, Sacha Rhoul décrit aussi un climat de quasi chasse à l’homme dans le Paris des années 1970. « Lui était aux antipodes de ça. Pendant deux ans, Claude François envoyait son assistant que l’on surnommait ‘le Poisson pilote’ dans les restaurants parisiens pour être sûr que Johnny Hallyday n’y soit pas ! » Selon un ancien directeur artistique de Claude François, la jalousie du chanteur à paillettes était assumée : « Il me disait : ‘Tu te rends compte, il peut s’habiller n’importe comment et faire n’importe quoi, tout le monde trouve ça bien. Tandis que moi, je dois faire sans cesse des efforts !' ».
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Johnny Hallyday, lui, a réglé ses comptes avec humour dans son autobiographie publiée en 2013. À propos de Claude François, il écrit : « Il bossait dix fois plus que moi. Mais il n’arrivait jamais à faire ce que je faisais. Ça le rendait jaloux. Il draguait mes nanas et, en désespoir de cause, il se tapait mes ex. C’était le circuit, tu savais que si tu sortais avec moi, tu pouvais ensuite te faire Cloclo… »
Puis il ajoute, presque amusé par cette rivalité qu’il jugeait artificielle : « Je pense qu’il avait installé cette rivalité parce que ça le poussait à se surpasser. Moi, je lui disais toujours de se calmer, on ne faisait pas la même musique. Sois cool, je vais pas chanter avec des Claudettes et toi tu ne vas pas porter du cuir… C’était plus fort que lui, il voulait être le premier. Mais en définitive, il restait numéro deux. »


