Actualités

« J’ai mis mon pied sur une feuille de salade » : une psychologue poursuit Grand Frais en justice après une chute

La justice a estimé que la responsabilité de l’enseigne de supermarché était « sérieusement contestable ». Un second référé doit se tenir le 20 novembre.

Aux urgences pour… une feuille de salade ? Le 1er octobre 2024, comme toutes les semaines, Marie-Line, habitante de Givors (Rhône) faisait ses emplettes au supermarché Grand Frais de Chasse-sur-Rhône, lorsqu’elle a chuté « à cause d’une feuille de salade », raconte cette psychologue de 42 ans, que nous avons jointe après qu’elle a raconté son histoire au Progrès.

« Je prenais un paquet de framboises et quand je me suis retournée, j’ai mis mon pied sur une feuille de salade, se souvient la quadragénaire. J’ai senti ma cheville se tordre et j’ai pas réussi à rester debout parce que ma douleur était si vive que je me suis étalée au sol. »

La justice, saisie en référé par l’avocat de Marie-Line, a estimé début novembre que la responsabilité de l’enseigne était « sérieusement contestable » et condamne Marie-Line à verser 3 000 euros plus les frais d’avocat de l’enseigne à Grand Frais.

Une fracture du cuboïde, une entorse sévère…
Le jour de l’accident, à l’aide de deux clientes du magasin, elle serait parvenue à se relever. « J’avais super honte (…) Je leur ai dit que j’allais bien », explique Marie-Line. « Avec l’adrénaline, j’arrive à aller jusqu’à la caisse et je préviens une employée qu’il faut absolument nettoyer l’allée avant que quelqu’un tombe comme moi. » Elle quitte alors le magasin avant de « s’affaler » de douleur dans sa voiture, puis d’appeler son compagnon pour qu’il l’emmène aux urgences.

Le diagnostic tombe : une fracture du cuboïde, une entorse sévère, foulure du rachis cervical. Marie-Line doit alors porter un plâtre pendant plusieurs semaines. Son compagnon « cesse de travailler pour s’occuper d’elle et de ses deux enfants, dont l’un est en situation de handicap ». S’ensuivent des mois de rééducation. « Je ne pouvais plus conduire et j’ai dû me mettre à travailler à mi-temps » jusqu’en août dernier, retrace la quadragénaire.

« 4 000 euros de frais d’avocat »
Lorsque Marie-Line demande un constat d’assurance auprès du magasin, on lui aurait répondu : « Ça ne vous concerne pas, c’est un document interne. » Elle aurait également lancé un appel à témoins sur Facebook, qu’elle a fini par supprimer, affirmant qu’elle « s’est fait lyncher ». Les images de vidéosurveillance, elles, n’étaient plus disponibles au moment où Marie-Line a souhaité y avoir accès.

« La témoin se souvient que je lui ai dit que mon pied avait glissé sur une salade, mais personne n’a vu mon pied au moment où je suis tombée », relate la psychologue. Elle dit avoir déjà dépensé « plusieurs milliers d’euros, dont 4 000 euros de frais d’avocat » dans cette procédure, après des mois sans revenu complet. Un second référé doit se tenir le 20 novembre. Grand Frais, de son côté, n’a pour l’heure pas répondu à nos sollicitations.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *