Gouvernement Lecornu II : Macron prévient qu’il dissoudra l’Assemblée si le gouvernement est censuré

Emmanuel Macron met en garde contre les motions de censure en déclarant qu’elles sont « des motions de dissolution et doivent être vues comme telles », appelant à la « stabilité institutionnelle » et au sens du « compromis »
es motions de censure sont « des motions de dissolution et doivent être vues comme telles », a averti Emmanuel Macron en Conseil des ministres. Le président de la République appelle à la « stabilité institutionnelle » et au sens du « compromis », selon la porte-parole du gouvernement Maud Bregeon.
La France insoumise et le Rassemblement national ont d’ores et déjà annoncé leur intention de déposer chacun une motion de censure. Le Parti socialiste se réserve également le droit de le faire, si la réforme des retraites de 2023 n’est pas suspendue de façon « immédiate et complète ».

Macron met la pression sur le PS
Pour qu’une motion de censure soit adoptée, le texte doit être voté par la majorité absolue des élus l’Assemblée nationale, soit 289 voix sur les 577 députés qui siègent dans l’hémicycle. Les groupes Rassemblement national (123), Union des droites pour la République (16), La France insoumise, (71 députés), Écologiste et social (38), Gauche démocrate et républicaine (17) voteront a priori la censure. Soit un total de 265 voix. Pour atteindre les 289 nécessaires, la position du PS sera donc cruciale. Des socialistes dépendra l’avenir du gouvernement et désormais de la composition de l’Assemblée nationale.
Si « ça ne se passe pas bien cette semaine, nous rentrons vers une grave crise institutionnelle. La dissolution deviendra inéluctable », a martelé un peu plus tard Sébastien Lecornu. Le Premier ministre a invité à Matignon les députés du camp gouvernemental, y compris LR, avant de prononcer sa déclaration de politique générale.

Vers un discours de « droite sociale » ?
Selon son entourage, le locataire de Matignon a promis de prononcer un discours devant l’Assemblée de « droite sociale » et de « sortie de crise », alors que ses engagements sur la réforme des retraites dicteront la conduite des socialistes, qui détiennent la clé de la censure.
Mardi matin, Sébastien Lecornu s’est une nouvelle fois rendu à l’Elysée consulter Emmanuel Macron puis a assisté au premier Conseil des ministres de son gouvernement, qui a adopté les projets de budget de l’Etat et de la Sécurité sociale pour qu’ils soient transmis dans les temps au Parlement.
Le projet de budget de l’Etat, qui devrait être largement modifié par le Parlement, propose un effort d’une trentaine de milliards d’euros et repose sur des hypothèses « optimistes » de croissance en 2026, selon le Haut conseil des finances publiques.
C’est à partir de 15 heures que tout va se jouer à la tribune de l’Assemblée avec la déclaration de politique générale du Premier ministre, qui sera « courte » et « remettra le Parlement au cœur de tout », selon son entourage. Les responsables des groupes pourront ensuite lui répondre avant qu’il ne reprenne une dernière fois la parole.