Fin de la prime de Noël : “C’est ignoble”, Manuel Bompard accuse l’Etat de “faire des économies sur le dos des plus pauvres”

Le gouvernement envisage de recentrer la prime de Noël sur les familles bénéficiaires de minima sociaux, excluant ainsi les allocataires du RSA sans enfant et les chômeurs en fin de droits. Une décision que Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise, juge « ignoble ».
Chaque année, la prime de Noël constitue une aide essentielle pour environ deux millions de foyers modestes en France. Versée par la CAF, la MSA ou France Travail, cette aide exceptionnelle permet à de nombreuses familles de mieux préparer les fêtes et d’alléger temporairement un budget souvent fragile. Le montant de la prime varie selon la composition du foyer et les ressources du bénéficiaire.
Cependant, la situation pourrait évoluer dès 2026. Le gouvernement envisage en effet de réserver cette prime aux seuls allocataires de minima sociaux ayant des enfants, excluant ainsi de nombreux bénéficiaires actuels comme les personnes seules au RSA ou les chômeurs en fin de droits. Ce changement s’inscrirait dans un contexte de réduction du budget dédié à cette aide, laissant planer une incertitude sur son avenir.
Prime de Noël 2025 : les montants inchangés
Pour 2025, le gouvernement prévoit de maintenir les montants actuels de la prime, malgré un contexte de rigueur budgétaire. Le calcul repose toujours sur la composition du foyer : une personne seule percevra 152,45 €, un couple environ 50 % de plus, et chaque enfant à charge ajoutera 30 % à la somme initiale.
Concrètement, une personne seule avec un enfant touchera 228,68 €, un couple avec un enfant 274,41 €, et un couple avec deux enfants 320,15 €. Un parent isolé avec deux enfants recevra 335,39 €, tandis qu’un couple avec quatre enfants percevra 442,11 €. Pour chaque enfant supplémentaire, un bonus de 60,98 € est ajouté. Les bénéficiaires via France Travail, eux, recevront un montant fixe de 152,45 €, quel que soit le nombre d’enfants.

Prime de Noël 2026 : une réforme ciblant les familles
Le gouvernement prépare une réforme qui pourrait transformer profondément la philosophie de cette aide. Selon le projet de loi de finances pour 2026, la prime de Noël serait recentrée sur les foyers avec enfants, une manière de concentrer les ressources sur les familles jugées les plus vulnérables. Le ministre du Travail et des Solidarités, Jean-Pierre Farandou, a défendu cette orientation sur France Inter : « L’État français a été très généreux. Je ne suis pas sûr que notre pays ait les moyens de poursuivre ces politiques de générosité maximale. Il faut donc accepter un recentrage. »
Cette déclaration traduit une volonté de maîtriser les dépenses publiques tout en préservant l’aide aux foyers considérés comme prioritaires. Mais elle suscite aussi de vives réactions, notamment du côté de l’opposition, qui dénonce une mesure injuste à l’égard des personnes seules ou sans enfants.
Manuel Bompard dénonce une décision « ignoble »
Le député Manuel Bompard (LFI) a vivement réagi à cette annonce. Sur BFMTV et sur son compte X, il a dénoncé une décision inhumaine : « On ne leur verse pas des millions, on leur donne 150 € à Noël pour acheter des cadeaux à leurs enfants ou leurs neveux ! » Selon lui, priver les foyers sans enfant de cette aide est « ignoble », car « même s’ils n’ont pas d’enfant, ils ont une famille quand même ».
De son côté, Jean-Pierre Farandou a reconnu que cette mesure pouvait paraître « un peu agressive », tout en se disant ouvert à une éventuelle révision de la décision, à condition de préserver l’équilibre de la Sécurité sociale. Ce débat illustre le dilemme entre solidarité sociale et rigueur budgétaire, au cœur des arbitrages du gouvernement en cette période de contraintes financières.


