Bien-êtreSanté

Fibromyalgie: les émotions négatives augmentent la douleur

Les émotions négatives telles que la colère et la tristesse amplifient la douleur autant chez les femmes en santé que celles atteintes de fibromyalgie, selon une étude publiée dans la revue Arthritis Care & Research. Cette amplification est particulièrement préjudiciable chez celles qui souffrent déjà de douleurs chroniques intenses.

La fibromyalgie est soupçonnée d’être liée à une sensibilité à une variété de stimuli psychophysiques et émotionnels augmentant la douleur, les émotions négatives étant considérées comme plus fortement ressenties chez les personnes fibromyalgiques que chez les personnes en santé.

Henriët van Middendorp et ses collègues de l’Université Utrecht faisaient l’hypothèse que des émotions négatives comme la tristesse et la colère augmenteraient davantage la douleur chez les femmes atteintes de la maladie que chez celles en bonne santé.

Ils ont examiné les effets de la colère et la tristesse provoquées expérimentalement sur la douleur clinique et la douleur induite expérimentalement chez 62 femmes atteintes de fibromyalgie et 59 femmes en santé.

Les femmes avec et sans fibromyalgie manifestaient, de façon similaire, une augmentation de la douleur en réponse à l’induction de la colère et de la tristesse, et une plus grande réactivité émotionnelle était associée à une plus grande douleur. Aucune différence n’a été constatée entre celles atteintes de la maladie et celles en santé. Et, chez les femmes fibromyalgiques, la sensibilité était à peu près la même pour la colère et la tristesse.

Dans une étude connexe, une équipe a constaté qu’une thérapie cognitivo-comportementale (TCC) adaptée et un entraînement adapté au schémas de chacune (évitement de la douleur ou persistance malgré la douleur) à un stade relativement précoce après le diagnostic étaient efficaces pour améliorer l’état physique et psychologique à court et long termes, indique Saskia van Koulil, coauteur.

source: Science Daily

Fibromyalgie : « Insoutenable ou gérable, la douleur est toujours là »

Une grosse fatigue, des douleurs dans tout le corps, des troubles du sommeil… La fibromyalgie est une maladie encore méconnue et sous-diagnostiquée. À Ploërmel (Morbihan), Valérie Thomas, 55 ans, raconte son parcours de souffrance.

Tout a démarré en 2014 après une intervention chirurgicale sur un fibrome. Je me suis mise à gonfler, à avoir des douleurs pas possibles, alors que je n’avais pas de problèmes de santé auparavant. On n’a pas compris ce que je faisais. Je suis repassée au bloc, en urgence. Et rebelote, une troisième fois. Je souffrais beaucoup, j’avais du mal à marcher, je pensais que c’était les douleurs dues à l’opération, en fait c’était la fibromyalgie qui se mettait en place. J’ai eu du mal à m’en remettre ; je suis restée un an sans travailler, quasiment couchée toute la journée…

Un quotidien douloureux

Les douleurs à différents endroits, les troubles du sommeil, la grande fatigue, les problèmes de concentration ou de mémorisation, les maux de tête, les troubles intestinaux… C’est assez divers selon les personnes mais j’ai connu tout ça. Et j’ai mis en place différentes choses qui me permettent de pallier. Plus ou moins bien, selon les jours. Certains jours sont insoutenables, d’autres gérables, mais ils ne sont jamais sans douleurs.

Le corps dit stop

J’avais une vie très active, deux enfants, un mari, des entreprises à gérer à ses côtés (supermarchés puis taxis ambulances, N.D.L.R.), une maison à m’occuper, une vie associative dense… Il y a souvent ce point commun chez les fibromyalgiques de vouloir tout faire bien, se mettre la pression, faire des listes, organiser, penser aux besoins de tout le monde… et s’oublier soi-même. La fibro, c’est comme si le corps disait stop à un moment !

Un deuil à faire

Quand on est diagnostiqué, on s’attend à un traitement et il n’y en a pas vraiment. Il va falloir vivre avec. C’est comme un deuil, avec le déni, la colère, la dépression, l’acceptation. Il faut passer par toutes ces phases pour mettre des choses en place et pouvoir aller mieux.

Cure thermale

On doit se prendre en charge, le médecin n’a pas le temps. Je suis allée chercher quoi faire sur Internet… Trois mois après, j’étais en cure thermale, à Dax, réputée pour ça. C’est la meilleure chose que j’ai pu faire, car en plus des soins du matin, j’ai gagné un temps fou sur ma maladie et la compréhension de ce qui m’arrivait, grâce aux groupes de parole de la sophrologue l’après-midi.

Carpe diem

J’ai vu ceux qui s’enfonçaient d’une année sur l’autre, et ceux qui allaient de mieux en mieux. J’ai choisi mon camp, le deuxième, j’ai profité de leur expérience. J’ai aussi pris conscience que la priorité c’était d’abord soi, qu’il fallait s’écouter, ne plus trop anticiper, vivre l’instant présent, lâcher prise. C’est compliqué. Pour soi, et pour ses proches. Ça change les priorités. Ça change aussi le caractère.

Trouver sa solution

Je suis suivie dans un centre antidouleur et j’ai un traitement par antidépresseurs depuis 2015. Mon souhait est de l’arrêter, au moins de le diminuer, car je n’aime pas l’idée d’avaler des médicaments à vie, mais c’est compliqué. J’ai essayé en parallèle beaucoup de choses : tens, acupuncture, tapis fakir, balnéo, kiné, coussin de massage, yoga, marche nordique, magnétothérapie… Certaines marchent, d’autres pas.

Sa « petite victoire »

Depuis deux ans et demi, je me forme à la sophrologie. Avec l’idée de partager ce savoir et d’aider les autres. Cette maladie, c’est presque devenu une chance même si elle me fait souffrir ! C’est une renaissance, une nouvelle vie. Je me construis une vie différente, je m’autorise à dire non, à vivre mes envies.

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