Emmanuel Macron assure que le « combat » pour la réforme des retraites était « juste », mais « qu’il fallait un compromis

Seulement deux jour après l’annonce du Premier ministre concernant la suspension de la réforme des retraites, Emmanuel Macron a tenu à réunir, ce jeudi 16 octobre, onze députés de la majorité. Entouré d’Élisabeth Borne et d’Olivier Dussopt, le chef de l’État a tenu à justifier ce compromis, insistant sur le fait que « ce combat était juste » et nécessaire pour garantir la stabilité du pays.
La pilule de la suspension de la réforme des retraites ne passe pas pour les députés présidentiels du parti Renaissance. Selon nos informations, le président de la République Emmanuel Macron a tenu à réunir, ce jeudi 16 octobre, 11 d’entre eux au palais de l’Élysée pour parler « retraite », en présence de figures de proue de la macronie lors de son adoption en 2023: l’ancienne Première ministre Élisabeth Borne et l’ex-ministre du Travail Olivier Dussopt.
Gabriel Attal, président du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale, est en déplacement à Strasbourg. Un déplacement « prévu de longue date, jusqu’à samedi », précisent des proches à BFMTV.
Cette rencontre intervient après le choc provoqué par l’annonce du Premier ministre Sébastien Lecornu de suspendre la réforme. Emmanuel Macron, face à des députés parfois médusés par ce choix, a voulu « revenir de manière informelle sur la séquence politique et expliquer ses choix », tout en écoutant l’avis des « uns et des autres », selon nos sources.
« Le projet qu’il faudra défendre en 2027, c’est la retraite à points »
« Le Premier ministre a la liberté et la responsabilité de ses compromis. C’est douloureux pour nous tous. Je sais ce que vous coûte cette suspension, ce que vous a coûté aussi de défendre cette réforme, les menaces parfois, la violence. Ce combat était juste. Mais il fallait ce compromis pour permettre la stabilité », a-t-il expliqué devant les cadres présents et les députés, selon des sources concordantes à BFMTV.
Pour autant, le discours présidentiel ne semble pas suffire à apaiser toutes les tensions. D’après nos informations, certains députés présents lors de cette réunion à l’Élysée ont fait savoir qu’ils refuseraient de voter l’amendement entérinant la suspension de la réforme. Plusieurs affirment avoir « beaucoup de remontées négatives sur le terrain sur ceux qui tentent de fragiliser la fonction présidentielle » selon des sources concordantes à BFMTV.
Un compromis pour éviter la censure
La suspension de la réforme était l’une des conditions posées par le Parti socialiste, par la voix de son Premier secrétaire Olivier Faure, pour ne pas voter la motion de censure déposée par La France Insoumise le même jour.
Une décision cruciale: la motion n’a pas été adoptée, échouant à 18 voix près de la majorité absolue (289 voix), malgré le soutien de sept députés frondeurs de la majorité
Le Parti socialiste a toutefois prévenu qu’il se réserve le droit de censurer le gouvernement à l’avenir, si le texte final du projet de loi de finances pour 2026 ne respecte pas les engagements pris par Sébastien Lecornu.