“Elle se fout gentiment de ma g…” : Marine Le Pen vexe un auditeur de France Inter, échange lunaire en direct

Dans la matinale de France Inter, ce mercredi 15 octobre, Marine Le Pen a vécu un moment de tension face à un auditeur se présentant comme un électeur du Rassemblement national, visiblement mécontent de la ligne actuelle du parti. Confrontée à ses remarques, la députée du Pas-de-Calais a opté pour l’ironie, une attitude qui n’a pas vraiment apaisé la situation.
Un échange vif s’est produit lors du grand entretien, diffusé au lendemain de la déclaration de politique générale de Sébastien Lecornu. Hervé, l’auditeur en question, a pris la parole et s’est dit « très en colère » contre Marine Le Pen. Il l’a accusée de s’être montrée « extrêmement mal à l’aise » au début de l’interview et a reproché au RN d’avoir décidé de censurer le gouvernement jeudi, malgré les annonces fortes faites la veille par le Premier ministre à l’Assemblée nationale.
Hervé a ensuite pointé du doigt ce qu’il estime être une défaite politique du RN :
« Les socialistes ont réussi un coup que vous n’avez pas su faire : suspendre la réforme des retraites », a-t-il lancé, rappelant au passage le slogan de campagne de Marine Le Pen, “Non à la réforme des retraites !”. La veille, Sébastien Lecornu avait en effet confirmé qu’après des discussions serrées avec le Parti socialiste, la réforme menée par Élisabeth Borne serait suspendue jusqu’en 2027.
Poursuivant son argumentaire, l’auditeur a proposé un « nouveau combat » à l’élue : celui de « l’union des droites ». Une suggestion qui a provoqué un rire de Marine Le Pen, laquelle a répliqué avec ironie : « Vous embrasserez Éric de ma part. Pas Éric Ciotti — l’alliance, nous l’avons déjà faite — mais peut-être Éric Zemmour. » De quoi agacer encore davantage l’auditeur, qui a estimé : « Elle se fout gentiment de ma gueule parce qu’elle n’a pas d’autres arguments. »

Marine Le Pen sceptique face à la « suspension » de la réforme des retraites
Devant l’énervement manifeste de l’auditeur, Nicolas Demorand a redonné la parole à Marine Le Pen. Celle-ci a qualifié la décision du PS de « vraie fausse suspension » de la réforme, tout en ironisant sur l’existence de « vrais-faux électeurs du Rassemblement national », surprise qu’Hervé ait réellement voté pour elle en 2024.
« Je ne comprends pas le reproche. Ce que nous proposons, c’est d’arriver au pouvoir pour mettre en place une réforme des retraites bien plus intelligente et bénéfique pour les Français que cette suspension. » Elle a même invité l’auditeur — déjà hors antenne — à lui « donner son numéro » pour qu’elle puisse lui rappeler ses propos lorsque cette suspension « sautera ».
Marine Le Pen a ensuite accusé le Parti socialiste d’avoir « trahi », selon elle, car il ne voulait ni censurer le gouvernement ni risquer un retour aux urnes.
« Je savais que le PS chercherait une excuse. Quant à nous, nous ne courons pas après la baballe que le gouvernement nous lance », a-t-elle conclu, fidèle à sa stratégie de confrontation directe.

