Disparition du petit Loan : Accident, abus ou trafic d’enfants… Toutes les pistes sont étudiées par les enquêteurs, troublés par le rôle de la famille
La disparition du jeune Loan, 5 ans, bouleverse l’Argentine depuis le 13 juin. En cause, des déclarations inquiétantes des membres de sa famille et de forts soupçons de corruption…
Qu’est-il arrivé à Loan Danilo Peña, 5 ans, disparu depuis le 13 juin, à Nueve de Julio, dans le nord-est de l’Argentine ? C’est la question que tout le pays se pose, entre angoisse et lutte contre la corruption. Après un repas de famille dans cette ville tranquille de 20 000 habitants, le petit garçon, en compagnie de trois adultes et de cinq autres enfants, est allé cueillir des oranges, peu après 14h. C’est là, à environ cent mètres du domicile de ses grands-parents, qu’il aurait disparu d’un coup, d’un seul. Depuis ce jour, de nombreux éléments sont venus troubler l’affaire : faux témoignages, manipulation de preuves, rôle de sa famille et des autorités locales… Aujourd’hui, une question se pose alors, où en est l’enquête ?
Falsification de preuves, fausses pistes et corruption : le mystère de la disparition de Loan
Quelques jours plus tard seulement après la disparition du garçonnet, un élément a commencé à intriguer les magistrats. Un de ses chaussons a été retrouvé dans la boue, non loin des orangers. Comme plantée dans le sol, cette preuve ne leur apparaît pas comme crédible et un commissaire est appréhendé. Rapidement, il est affirmé qu’il s’agit d’une manœuvre ayant eu pour but d’orienter l’enquête. Une obstruction reconnue à demi-mot par l’une des tantes de l’enfant, Laudelina Peña. Elle a évoqué une somme d’argent promise par son avocat pour plusieurs fausses déclarations, laissant penser à un accident… Accusés d’avoir fait patiner l’enquête pour possiblement capturer Loan, sept individus ont été interpellés, dont six ayant participé au fameux repas de famille précédent l’incident.
Falsification de preuves, fausses pistes et corruption… Le rôle de la famille au coeur du dossier ?
Parmi les personnes interrogées par les agents fédéraux, on compte un oncle du garçon, Carlos Pérez, ancien militaire et son épouse, María Victoria Caillava, fonctionnaire municipale. Des traces de l’ADN de leur neveu ont été retrouvées dans leur voiture. Deux profils qui questionnent le rôle des autorités locales, au même titre qu’un faux rapport publié il y a quelques semaines, évoquant la réapparition de l’enfant, sain et sauf. La grand-mère de Loan, Catalina, a également été suspectée d’avoir joué un rôle dans l’affaire, à cause d’une multitude d’appels supprimés de son téléphone portable, le jour de la disparition. Au total, 34 appels ont été effacés, quand 13 communications ont été établies le matin du drame. Elle nie et déclare n’avoir passé aucun coup de fil le 13 juin. Accident, abus sexuel, crime en bande organisée… Aujourd’hui, toutes les pistes sont actuellement évoquées, avec l’ombre d’un trafic d’enfants qui prend de plus en plus de place. Au sein de la société argentine, l’affaire divise et a poussé un certain nombre de citoyens dans les rues, dénonçant ce crime horrible, mais surtout la corruption de la police.
