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“Ça coûte cher d’être pauvre” : avec sa pension de 1000 euros par mois cette retraitée de 77 ans a été expulsée de son HLM, “Il y a plein de gens comme moi”

Mireille, 77 ans, a été expulsée. À cause d’impayés, la retraitée qui touche une pension de 1000 euros par mois a dû quitter son logement social.

Installée dans son logement social de Reims depuis 20 ans, Mireille (prénom d’emprunt) a été expulsée. À 77 ans, cette retraitée, qui a cumulé les petits emplois, sans jamais dépasser le SMIC, s’est retrouvée avec des impayés. Surendettée, elle a fini par être expulsée par son bailleur social Reims Habitat. Pour la première fois de sa vie, la septuagénaire se retrouve à la rue.

C’est auprès de France 3 que Mireille a raconté son histoire. “J’ai 1 000 euros par mois. Il faut compter 400 euros de loyer, ajouter la facture d’électricité qui a explosé, le chauffage, le téléphone. Je n’ai pas de voiture. Je fais tout à pied. Pour s’en sortir, quand on est seul, il faudrait 1 200 à 1 400 euros par mois”, explique-t-elle, admettant ne pas avoir réglé ses dettes : “J’ai eu des impayés. Je n’arrivais pas à les rembourser. Quand tout augmente, vous êtes étranglé, il y a plein de gens comme moi, dans la même situation”.

Cette retraitée de 77 ans expulsée de son HLM : son fils choqué par l’expulsion de sa mère 1 semaine avant la trêve hivernale
Logée pendant plusieurs années dans un F3 avec ses enfants, Mireille avait fini par changer pour un T1, moins onéreux. Expulsée à 1 semaine de la trêve hivernale, comme le précisent nos confrères, qui interdit les expulsions entre le 1er novembre et le 31 mars de chaque année, la retraitée se retrouve sans domicile fixe. Une situation inacceptable pour son fils. Contacté par le média, il ne décolère pas.

“Ma mère a 77 ans, elle est une personne fragile. Comment peut-on l’expulser sans même lui proposer une autre possibilité de logement ? Elle a eu un cancer du rein. Quand elle est sortie de l’hôpital, elle a constaté que la résiliation judiciaire du bail était maintenue. Il était trop tard pour un droit de recours qui doit être fait dans les deux mois suivant la résiliation judiciaire du bail”, fait-il savoir. Du côté du bailleur social, lui aussi contacté par nos confrères, l’expulsion a été jugée nécessaire.

Surendettée, cette retraitée expulsée : médiateurs, réunion “de la dernière chance”… La justice a tranché
Interrogé, Vincent Verstraete, président du conseil d’administration de Reims Habitat, rappelle que le dossier date de 1994. “Nous avons rencontré cette dame et son fils pour essayer de mettre en place un plan d’apurement de la dette, mais les promesses de remboursement n’ont jamais été tenues”, et d’ajouter : “Parfois, elle nous versait 50 euros, mais ça ne suffisait pas”. Après une réunion de la “dernière chance” et une médiation, la justice a tranché en faveur du bailleur social pour respecter l’équité vis-à-vis des autres locataires “qui paient leur loyer”.

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