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Budget 2026 : Les députés vont plus loin dans la taxation sur les multinationales, au grand dam du gouvernement

Revivez avec nous tous les rebondissements parlementaires alors que l’Assemblée nationale poursuit ce mercredi 29 octobre 2025 l’examen du budget pour 2026

Les députés ont adopté ce mercredi une nouvelle mesure pour lutter contre l’optimisation fiscale des grands groupes, au lendemain du vote d’un « impôt universel » sur les multinationales déjà fustigé par le camp gouvernemental comme une « surenchère fiscale » contraire aux règles européennes et internationales.

En fin d’après-midi, une alliance entre la gauche et l’extrême droite a permis l’adoption d’un amendement porté par LFI visant à élargir le champ d’application de l’impôt minimum de 15 % sur les bénéfices des multinationales. Cette taxe, instaurée par le gouvernement en 2024 dans le cadre d’un accord international piloté par l’OCDE, vise à mettre en place une réponse coordonnée à l’évasion fiscale des grandes entreprises. Elle doit rapporter en 2026 environ 500 millions d’euros de recettes, selon les estimations de Bercy.

Mais pour l’association Oxfam, le rendement de la mesure serait fortement limité par un critère de chiffre d’affaires, et ne concernerait que 10% des multinationales: celles qui enregistrent plus de 750 millions de revenus annuels. L’Assemblée a donc voté pour abaisser le seuil à 500 millions d’euros.

Le rabot prévu sur les allocations familiales – soit le décalage de 14 à 18 ans de la majoration des allocations – permettra de financer le nouveau « congé de naissance » inscrit dans le projet de budget de la Sécu, a indiqué mercredi la ministre de la Santé.

Ce « congé de naissance supplémentaire » de deux mois par parent, rémunéré à 70% du salaire net le premier mois et 60% le deuxième mois, est une mesure « autofinancée, dans le cadre du sérieux budgétaire qui a été proposé » dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2026, a indiqué la ministre de la Santé Stéphanie Rist, interrogée par la commission des Affaires sociales du Sénat dans le cadre de l’examen des textes budgétaires.

Marine Le Pen envisage une abstention du RN sur le budget de la Sécu
Le Rassemblement national pourrait s’abstenir sur le projet de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS), a indiqué mercredi Marine Le Pen. « Ça dépendra de ce que nous obtenons, entre l’abstention et le vote contre », a déclaré la cheffe des députés RN lors d’un échange avec l’Association des journalistes parlementaires (AJP). Le budget de la Sécurité sociale, qui arrivera la semaine prochaine dans l’hémicycle, doit notamment acter la suspension de la réforme des retraites, clé de voûte d’un accord entre le gouvernement de Sébastien Lecornu et le Parti socialiste.

A l’inverse, le RN devrait rejeter le projet de loi de finances de l’Etat, en cours d’examen à l’Assemblée, a fait savoir Marine Le Pen.

Les députés de la commission des Affaires sociales ont supprimé mercredi lors des débats budgétaires un article sur l’élargissement du périmètre des franchises médicales, s’opposant aussi fortement à leur doublement pour faire des économies, même si le gouvernement peut reprendre la main par décret.

Les députés ont immédiatement supprimé un article étendant le champ des participations forfaitaires et franchises aux consultations chez le dentiste et aux dispositifs médicaux.

Si tous les votes doivent être rejoués dans l’hémicycle, où ils repartiront de la copie initiale du gouvernement sur le budget de la Sécurité sociale 2026, les parlementaires de la commission ont ainsi envoyé un message à l’exécutif.

«Délire »: le président du Medef a vivement réagi mercredi à l’adoption mardi soir à l’Assemblée nationale de plusieurs mesures fiscales visant les entreprises, dont un « impôt universel » sur les multinationales. Après avoir été taxées pour 13 milliards d’euros en 2025, les entreprises sont encore au centre du débat sur les recettes du budget 2026, les députés ayant déjà prolongé aux trois quarts, pour 6 milliards d’euros, la surtaxe d’impôt sur les sociétés qui ne devait être appliquée que cette année.

Patricia Barbizet, présidente de l’Afep, lobby patronal réunissant les plus grands groupes français, a qualifié « d’erreur » cette prolongation, qui risque selon elle de peser sur l’investissement des entreprises en France.

Le président du Medef Patrick Martin a contredit sur X les mesures adoptées la veille, qui ne visent pas que les entreprises françaises, se demandant « ce que cache ce délire fiscal: notre incapacité à faire un régime sérieux de la dépense publique », selon lui.

« Pour l’instant, ce qui a été voté » n’est « pas honteux », estime Marine Le Pen
La cheffe de file du Rassemblement national, Marine Le Pen, a estimé mercredi que « pour l’instant, ce qui a été voté » à l’Assemblée nationale dans le cadre de l’examen du budget de l’État n’est « pas honteux, contrairement aux hurlements du gouvernement ». Interviewée par l’Association des journalistes parlementaires (AJP), Marine Le Pen a notamment défendu l’impôt universel sur les multinationales voté mardi soir par les députés, à l’initiative de La France insoumise.

La mesure a suscité de vives critiques du gouvernement, le ministre de l’Économie Roland Lescure estimant que la justice fiscale avait « laissé place à la surenchère fiscale ». La droite et les macronistes sont aussi montés au créneau.

« On voit bien qu’il ne s’agit pas là de taxer, il s’agit juste de faire respecter la loi. Et puis accessoirement l’éthique et la morale », a expliqué Marine Le Pen, soulignant que la mesure était « dans le programme du Rassemblement national ».

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