« Aucune activité à part la promenade »: les conditions de détention de la prison de Vendin-le-Vieil dénoncées

L’association des avocats pénalistes a déposé un recours devant le Conseil d’État pour dénoncer les conditions de détention dans la prison haute sécurité de Vendin-le-Vieil, alors que certains avocats les qualifient « d’inhumaines ». RMC a pu suivre l’un de ces avocats pour leur visite du centre pénitentiaire controversé.
Sur la route qui l’emmène à la prison haute sécurité de Vendin-le-Vieil, dans le Pas-de-Calais, l’avocate Me Vogelhut s’interrogent. Comme tous ses confrères, elle a peu de nouvelles de son client, arrivé il y a une semaine dans ce nouveau centre pénitentiaire.
« La première des choses c’est de voir comment sont les conditions de détention de mon client. Je suis aussi impatiente de savoir dans quelles conditions je vais pouvoir le voir », confie-t-elle à bord de sa voiture, en route vers la prison.
« Aucune activité à part la promenade »
Après deux heures de parloir avec son client, Me Vogelhut déchante. « Il n’y a aucun accès au sport, il n’y pas d’accès à de la formation, contrairement à ce qu’on nous avait promis. En fait, il n’y a aucune activité pour l’instant à part la promenade », constate l’avocate. Son client dit également avoir perdu la majeure partie de ses affaires personnelles.

« C’est des personnes qui vont toutes ressortir un jour ou l’autre. Ça n’est pas dans l’intérêt de la société de les détenir de la sorte », souligne Me Vogelhut .
L’Association des avocats pénalistes a déposé un recours devant le Conseil d’État. L’organisation dénonce une sélection des détenus arbitraire et des conditions de détention qualifiées par certains avocats « d’inhumaines ».
Une « position de fermeté » assumée par Gérald Darmanin
Devant la prison, David Lacroix ne comprend pas les protestations. Pour cet agent pénitentiaire et délégué Forces ouvrières, les conditions de détention ici sont bien meilleures qu’ailleurs: « Contrairement à certains avocats qui crient aux conditions inhumaines, les détenus sont en placement individuel avec une cellule propre et dotée d’une douche individuelle. Pour l’instant, ça se passe bien. Toutes les modalités de sécurité sont respectées. »
Interrogé vendredi soir lors d’un déplacement à Vendin-le-Vieil, le ministre de la Justice Gérald Darmanin a dit « assumer » cette « position de fermeté ». « Que les avocats fassent leur travail de défense de leurs clients, c’est normal, nous sommes un État de droit », mais « quand le Parlement a voté, quand le Conseil constitutionnel l’a validé, nous devons appliquer ce qui permet de protéger les Français », a affirmé le garde des Sceaux.