Alerte info : François Bayrou nommé Premier ministre, sa présence à Matignon fait déjà réagir l’opposition “Quelle honte d’avoir un…
C’est le président du MoDem qui succède à Michel Barnier à Matignon. L’annonce a été faite ce 13 décembre en début d’après-midi, à l’issue de longues heures d’incertitude. Les noms de Bernard Cazeneuve ou encore Roland Lescure circulaient également.
Le président de la République aura fait durer le suspense jusqu’au bout, repoussant la date initialement annoncée du 12 décembre au soir pour dévoiler le nom du successeur de Michel Barnier, renversé le 4 décembre par la censure votée par la gauche et le RN. Il l’a finalement confirmé le 13 décembre en début d’après-midi : le nouveau Premier ministre ne sera autre que le centriste François Bayrou, dont le nom circulait depuis la chute du précédent gouvernement. D’autres étaient évoqués, comme ceux de Bernard Cazeneuve ou encore Roland Lescure
L’enjeu pour Emmanuel Macron étant de désigner une personnalité capable de trouver grâce aux yeux de toutes les composantes de l’Assemblée nationale, de nombreuses options, assure son entourage, ont été envisagées… pour finalement revenir à ce qui apparaît comme un premier choix.
Pas sûr cependant que le nom de François Bayrou, 73 ans, suscite un engouement collectif dans les rangs parlementaires, une grande partie de la gauche n’ayant pas attendu cette officialisation pour faire savoir que cette nomination, si elle était confirmée, aboutirait à la censure. «J’ai de l’estime pour François Bayrou» mais «les Français ne veulent pas la continuité», avait ainsi déclaré mercredi Olivier Faure, premier secrétaire du PS, pour qui ça «ne peut pas» être lui
Manuel Bompard, coordinateur de la France insoumise, avait quant à lui, annoncé sur Franceinfo que ce serait «censure». Il se murmure pour l’instant que de nombreux centristes feront leur entrée au gouvernement. François Bayrou tendra t-il la main à la gauche hors LFI ?
Tous les regards sont donc tournés vers le Rassemblement National. Emmanuel Macron a t-il misé sur une éventuelle magnanimité de Marine Le Pen ? En 2022, François Bayrou, en tant que maire de Pau et «au nom de la démocratie», avait choisi de parrainer la candidate à l’Élysée dans sa chasse aux signatures, tout en précisant que ce geste ne valait pas soutien
Le président du MoDem avait par ailleurs, en novembre dernier, publiquement affiché une réserve avec la sévérité des réquisitions du parquet dans le procès des assistants parlementaires des eurodéputés Front national (ex-Rassemblement national). Reste donc à savoir si le RN se montrera «bienveillant» en retour vis à vis du nouveau Premier ministre. Pour l’heure, à l’annonce de cette nomination, Jordan Bardella a déclaré que son parti ne censurerait pas le nouveau gouvernement
De l’enseignement à la politique
Né dans le Béarn en 1951, François Bayrou s’est destiné à l’enseignement en décrochant son agrégation de lettres classiques. Un engagement qui aura fait long feu : à seulement 30 ans, il se détourne de l’Éducation pour se consacrer à sa passion pour la vie politique en devenant conseiller général des Pyrénées-Atlantiques, mandat qu’il conservera pendant 26 ans. Engagé au sein de l’Union pour la démocratie française (UDF), il est élu, en 1986, député des Pyrénées-Atlantiques, ce jusqu’en 2012.
C’est au niveau national que Bayrou s’illustre, notamment à l’occasion de son passage de quatre ans au ministère de l’Éducation nationale de 1993 à 1997 sous les gouvernements Balladur et Juppé. Son mandat est marqué par des réformes marquantes comme la création des filières S, ES et L pour le baccalauréat. Il introduit aussi l’enseignement des langues vivantes dès l’école primaire. Cependant, sa tentative de réforme de la loi Falloux, qui visait à accroître les subventions publiques aux établissements privés, provoque de vastes manifestations et entache son mandat
Après cette expérience ministérielle, Bayrou tente l’Élysée en se présentant à trois reprises à l’élection présidentielle en 2002, 2007 et 2012. En 2007, il fonde le MoDem (Mouvement démocrate) pour se détacher de l’UDF qu’il considère trop à droite. Le centrisme de compromis qu’il prône, il le retrouve dans la candidature d’Emmanuel Macron en 2017, renonçant à se présenter lui-même pour soutenir celui dont, depuis, il reste un proche
Nommé ministre de la Justice et Garde des Sceaux sous le premier gouvernement d’Edouard Philippe, François Bayrou avait été écarté après seulement 35 jours à cause de soupçons d’emplois fictifs du MoDem au Parlement européen. Il a été relaxé en première instance au bénéfice du doute en février 2024 mais le Parquet a fait appel, laissant planer la possibilité d’un nouveau procès