A peine derrière les barreaux, Emmanuel Macron vole au secours de Nicolas Sarkozy : “Il était normal que je le fasse”

Emmanuel Macron reçoit Nicolas Sarkozy à l’Élysée avant son incarcération : une rencontre qui fait polémique
À seulement quelques jours de son incarcération à la prison de la Santé, Nicolas Sarkozy a été reçu à l’Élysée par Emmanuel Macron. Une entrevue aussi symbolique que controversée, qui suscite un vif émoi dans le monde judiciaire et alimente les interrogations sur le respect de l’indépendance de la justice.
Les relations entre anciens présidents continuent d’alimenter les débats politiques en France, surtout lorsque les affaires judiciaires s’en mêlent. Chaque geste, chaque mot, devient alors matière à interprétation et polémique. Et dans le cas de Nicolas Sarkozy, au cœur d’une tempête médiatique sans précédent, cette rencontre présidentielle revêt une portée particulière.
Une entrevue avant la prison de la Santé
Alors qu’il s’apprête à franchir les portes de la prison parisienne de la Santé, l’ancien chef de l’État a été convié à un entretien officiel avec son successeur. Emmanuel Macron a justifié ce rendez-vous comme un acte « humain » envers un ancien président, mais cette initiative a immédiatement provoqué un torrent de critiques dans le corps judiciaire. Pour beaucoup, ce geste brouille la frontière entre le pouvoir exécutif et une justice censée rester indépendante.
Michel Sardou et Nicolas Sarkozy : une amitié brisée par une remarque
Dans un tout autre registre, Michel Sardou et Nicolas Sarkozy avaient longtemps entretenu une amitié teintée de respect mutuel et de connivence médiatique. Mais cette relation a pris fin sur une anecdote devenue célèbre.
Le chanteur a raconté au Monde un échange houleux survenu lors d’une visite à l’Élysée. Sarkozy, vêtu d’un short, avait surpris son invité en costume-cravate. « Je lui ai dit que ça ne faisait pas très président de la République, » confie Sardou. Une remarque jugée déplacée par l’ancien président, qui s’en est offusqué au point de rompre définitivement leur lien. Une preuve que, parfois, le franc-parler peut coûter cher, même entre amis célèbres.
La Fouine tourne en dérision Sarkozy devant la prison de la Santé
Les réseaux sociaux, eux, n’ont pas tardé à s’emparer du sujet. Lors du transfert de Nicolas Sarkozy vers la prison, une scène surréaliste s’est déroulée devant son domicile parisien. Tandis qu’une foule de curieux filmait l’instant, le titre « Du ferme » du rappeur La Fouine s’est mis à retentir dans les haut-parleurs.
Les paroles, « Il a pris vingt piges, Sam a pris du ferme ferme ferme », ont créé un malaise général mais aussi un buzz immédiat sur les réseaux. De nombreux internautes ont salué ce « trolling monumental », multipliant les messages ironiques : « Donnez-lui la Légion d’honneur ! »
Pendant ce temps, les avocats de Nicolas Sarkozy déposaient une demande de mise en liberté, dans un contexte médiatique de plus en plus électrique.
Une décision présidentielle qui divise
Emmanuel Macron a confirmé que cette rencontre n’avait rien de politique mais relevait d’un « devoir moral » envers son prédécesseur. Pourtant, l’Union syndicale des magistrats a dénoncé une « mise en scène médiatique » susceptible de nuire à la crédibilité de la justice. Le Syndicat de la magistrature, de son côté, évoque une confusion préoccupante entre les pouvoirs exécutif et judiciaire.
Pour ne rien arranger, Gérald Darmanin aurait prévu de rendre visite à l’ancien président en détention, officiellement pour « s’assurer des conditions sécuritaires ». Un geste perçu par certains comme un nouvel affront à la séparation des pouvoirs.


