11 ans après sa disparition, la petite Camille retrouvée vivante : son père était « convaincu qu’elle était décédée »

La petite Camille, enlevée en 2011, a été retrouvée en Suisse. Le père de la fillette n’en revient toujours pas…

En 2011, Camille, âgée de 5 ans et habitante de Carqueiranne, dans le Var, disparaît peu après Noël. Ses parents se battent alors pour obtenir sa garde. Dès 2008, selon Me Ferri, « le couple battait de l’aile et s’était séparé », avant que la mère n’entame une procédure de divorce. Les deux ex-époux se sont livrés une bataille judiciaire pour la garde de l’enfant jusqu’au jour de la disparition. Les soupçons se tournent vers sa mère, Priscilla Majani, une ingénieure militaire, employée de la Direction générale de l’armement.

Le père de l’enfant a déposé, en 11 ans, de multiples plaintes contre son ex-femme pour non-présentation de l’enfant. Il a notamment obtenu, en 2011 et 2016, sa condamnation à un an d’emprisonnement puis à trois ans d’emprisonnement. Priscilla Marjani a aussi été condamnée en 2015 à deux ans de prison pour dénonciations calomnieuses et mensongères portées contre son ex-époux. Elle l’avait accusé de viols et agressions sexuelles sur leur fille, mais la procédure avait été classée sans suite.

LA PETITE CAMILLE A ÉTÉ RETROUVÉE 11 ANS APRÈS SON ENLÈVEMENT

11 ans après avoir été kidnappée par sa mère, Camille a été retrouvée, comme l’a révélé Var Matin, le lundi 14 mars 2022. La scène a eu lieu le 1er mars 2022, lors d’un contrôle routier, à Genève, en Suisse. Au moment de consulter ses papiers, les policiers suisses se sont rendu compte que la mère circulait sous une fausse identité. Elle a été immédiatement emprisonnée, et sa fille placée en foyer.

C’est l’avocat d’Alain Chauvet, Me Olivier Ferri, qui lui a appris que sa fille a été retrouvée. « Progressivement, je me suis convaincu qu’elle était décédée. Je me disais que sa mère l’avait tuée, avant de se donner elle-même la mort. C’est comme si j’avais dû faire son deuil. J’avais tout imaginé, sauf ça », a-t-il confié au Parisien. L’homme en veut à la justice française. « Aucune recherche sérieuse n’a été diligentée. J’ai dû me débrouiller tout seul avec l’aide d’associations comme l’ARPD, SOS papas ou l’APEV », a-t-il déploré.

Ce mardi 2 août, l’office fédéral de la justice a extradé la mère de Camille vers la France. Cette dernière, désormais adolescente, a, quant à elle, été placée dans un foyer suisse. Après cette longue période sans voir sa fille, Alain Chauvet appréhende beaucoup les retrouvailles. « Toutes ces années, elle et sa mère ont vécu protégées par une communauté charismatique protestante avec un fonctionnement sectaire », a-t-il confié.

LE PÈRE DE LA FILLETTE DISPARUE DÉSIREUX QU’ELLE « DEVIENNE UNE FEMME NORMALE »

Le papa ne souhaite pas précipiter les choses. « Je vais y aller doucement. Nous allons devoir nous retrouver. Elle va aussi pouvoir voir ses deux sœurs et son frère, nés d’une première union, et qui l’ont toujours considérée comme leur petite sœur », a-t-il poursuivi. Le papa a également tenu à faire passer un message : « Je voudrais lui dire qu’elle me fasse confiance, qu’elle réalise que je l’ai toujours aimée et que je l’aimerai toujours. Et que la vie, ce n’est pas de vivre terrée sous un faux nom. Je dois faire sa reconquête. Œuvrer à ce que cette adolescente devienne une femme normale, qui surmonte autant que possible tous ces traumatismes. »

Priscillia Majani a été présentée au juge des libertés et de la détention ce jeudi 4 août, en vue de son placement en détention provisoire ou sous contrôle judiciaire jusqu’à sa comparution. Cette dernière est prévue le 16 septembre, devant le tribunal de Toulon. En son absence, Priscilla Majani a été condamnée par la justice française à 6 ans de prison ferme pour non-représentation de mineure, dénonciation calomnieuse et soustraction d’enfant. Selon un communiqué de l’OFJ, la mère a été remise à la France. L’avenir de la jeune Camille n’est, en revanche, pas encore connu.